La Coalition civile pour la défense de la liberté d’expression met en garde contre la liaison dangereuse formée entre certaines nouvelles fortunes et des hommes politiques en Tunisie, dans le but de s’emparer des médias audiovisuels et de les mettre au service de leurs desseins politiques et idéologiques ou de leurs intérêts personnels et électoraux.

La coalition met aussi en garde contre les lourdes conséquences de cette alliance sur l’unité et la stabilité de la société tunisienne. Elle appelle à tirer les enseignements des expériences de certains pays, tels que le Liban, l’Irak, le Rwanda et autres, où le contrôle des médias par l’argent politique ou l’argent suspect a fait de ces médias des outils de désinformation et de manipulation, et des sources de discorde et de désunion entre les citoyens.

La Coalition rappelle que plusieurs chaînes de radio et de télévision qui font partie du paysage audiovisuel tunisien sont des médias hors la loi. Leurs propriétaires sont des hommes d’affaires très actifs sur la scène politique ou des individus qui agissent, dans l’opacité totale, pour le compte de mouvements politiques ou de groupes d’intérêts.

Dans ce contexte, la coalition s’étonne de l’affection particulière portée à certains de ces médias par les symboles du pouvoir intérimaire et de l’opposition qui ne cessent de les gratifier d’informations et d’interviews exclusives, à l’heure où les médias audiovisuels publics sont encore dans l’attente des réformes nécessaires et privés des compétences capables d’améliorer leur rendement et de renforcer leur indépendance.

La coalition dénonce l’attitude négligente et désinvolte de la présidence du gouvernement provisoire à l’égard des revendications de la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA), et la tentation manifeste de marginaliser cette instance et de s’arroger ses prérogatives.

La coalition exhorte la HAICA à faire la lumière sur les causes réelles des difficultés auxquelles sont confrontés certains médias audiovisuels titulaires de licences, obtenues dans l’objectif de garantir le droit du citoyen tunisien à un paysage médiatique pluraliste. Selon plusieurs sources, certains de ces médias, dont notamment « Radio Kalima », seraient au bord de la faillite et les droits de leurs journalistes et employés sont sérieusement menacés.

- Ligue Tunisienne de défense des Droits de l’Homme (LTDH)

- Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT)

- Syndicat général de la culture et de l’information (UGTT)

- Syndicat Tunisien de la Presse Indépendante et de la Presse des Partis (STPIP)

- Syndicat Tunisien des Radios Libres (STRL)

- Association « Yakadha » pour la démocratie et l’État civil

- Centre de Tunis pour la Liberté de la Presse (CTLP)

 

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