Le comité directeur et artistique de la 27e édition des Journées cinématographique de Carthage (JCC 2016) a tenu une conférence de presse, jeudi, dans une tente installée sur la rue Medhat Pacha, près de l’avenue Mohamed V, où était survenu l’attentat du 24 novembre 2015, ayant tué 12 agents de la garde présidentielle. Ibrahim Letaïef, le directeur de cette session, a appelé à observer une minute de silence en hommage à ces victimes, avant d’entamer la conférence.

Un demi-siècle au service des cinémas arabe et africain

Les JCC, qui se dérouleront cette année du 28 octobre au 5 novembre, soufflent leur 50e bougie et promettent une édition inédite toute en festivité. Le rôle de cette édition sera avant tout de rappeler fièrement le combat des cinéastes arabes et africains, tout au long du demi-siècle, notamment à travers la participation de la Fédération panafricaine des cinéastes et la Fédération africaine des critiques cinématographiques.

Un programme spécial riche en événements marquera la journée du cinquantenaire, le samedi 29 octobre, avec un colloque international, des hommages aux grands cinéastes arabes et africains, des concerts de musiques, des expositions …

Le prix du 50e sera attribué au cinéaste Ferid Boughedir, un militant permanent du cinéma tunisien, ayant participé à toutes les sessions des JCC à divers titres (concepteur et dirigeant de colloques, meneur de débats, créateur de nouvelles sections, membre régulier du comité d’organisation…)

Dans le cadre de cette édition-anniversaire, une salle de cinéma à ciel ouvert sera installée sur l’avenue Habib Bourguiba, au centre-ville de Tunis, contenant environ 500 places, où sera projetée une sélection des grands chefs-d’œuvre du cinéma mondial. Mais les JCC ne se limiteront pas aux salles de cinéma, car elles iront à la rencontre d’autres publics dans 14 régions intérieures et jusque dans les universités et les prisons.

Une forte présence du cinéma tunisien

La compétition officielle comprendra 4 sections : longs-métrages (documentaires et fiction), courts-métrages, 1ère œuvre Prix Tahar Cheriaa et Carthage Ciné-promesse.

• La compétition officielle longs-métrages comprendra 18 films dont 4 tunisiens (‘‘Chouf’’ de Karim Dridi, ‘‘Demain dès l’aube’’ de Lotfi Achour, ‘‘Thala mon amour’’ de Mehdi Hmili et ‘‘Zaineb déteste la neige’’ de Kaouther Ben Hania).

• La compétition officielle courts-métrages comprendra 19 films dont 3 tunisiens (‘‘Talik’’ de Kais Zaied, ‘‘Les tisseuses du Chaâmbi’’ de Nawfel Saheb Ettaba et ‘‘Lila kalba’’ de Emna Bouyahya).

• La compétition officielle 1e œuvre Prix Tahar Cheriaa comprendra 13 films dont 2 tunisiens (‘‘Nhebek Hedi’’ de Mohamed Ben Attia et ‘‘The last of us’’ d’Ala Eddine Selim).

• La compétition officielle Carthage Ciné-promesse comprendra 18 films dont 2 tunisiens (‘‘Rouge sur blanc’’ de Raya Bouslah et ‘‘Chmendifir’’ de Houda Meddahi).

Autant dire que le cinéma tunisien sera fortement représenté au cours de cette session, qui confirme le dynamisme de la création cinématographique nationale avec l’arrivée d’une nouvelle génération de cinéastes dont le talent le dispute à l’ambition.

Comme chaque année, les sections parallèles offriront une large sélection de films tunisiens et étrangers de grande qualité à travers «Panorama du Cinéma Tunisien», «Cinéma du Monde» et cette année «Fenêtre sur le cinéma russe» et «Fenêtre sur le cinéma asiatique».

Des hommages seront rendus aux grands maîtres du 7e art tout au long de la semaine du festival comme Youssef Chahine, Abbas Kiarostami, Djibril Diop Mambéty, Idrissa Ouedraogo… mais aussi à des cinéastes tunisiens qui nous ont quittés cette année : Kalthoum Bornaz, Adnen Meddeb et Taoufik Raïes.

Le film tant attendu ‘‘Fleur d’Alep’’ de Ridha Behi sera projeté en avant-première tunisienne, à la soirée d’ouverture, le 28 octobre au Palais des Congrès, en présence du réalisateur et des acteurs principaux du film, notamment Hind Sabri.

Adel Imam, grande vedette égyptienne, sera présent lors de la soirée de clôture, le 5 novembre, a annoncé Ibrahim Letaïef.