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Touwensa (Agences). Mokhtar TRIKI
Alors que Lara Fabian a inquiété ses fans avec un souci d'oreille interne il y a seulement quelques jours, voici que la chanteuse de Tout est désormais au cœur d'une vive polémique. Le 27 octobre prochain, elle se produira en Ouzbékistan, en clôture d'un festival musical appelé Style.uz Art Week. Ce dernier n'est en rien anodin, puisqu'il a été organisé par Gulnara Karimova, fille de l'autocrate Islam Karimov régnant sur le pays depuis 1989. Lara Fabian avait déjà chanté dans un pays au régime controversé, en chantant en Tchétchénie en 2011.
Cet événement a provoqué l'ire de l'association ACAT (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture), une ONG qui s'insurge contre cette "proximité avec un des régimes les plus répressifs au monde". "En Ouzbékistan, la liberté d'expression est réduite à néant, le moindre courant dissident est réprimé, les opposants, les journalistes et les défenseurs des droits de l'homme sont emprisonnés et torturés parfois jusqu'à la mort", a expliqué la responsable des programmes Asie de l'association, Christine Laroque.
Le site d'informations Rue 89 a également publié un article visant à rappeler à Lara Fabian à quel point ce pays n'était pas comme les autres, intitulé "Petit guide de l'Ouzbékistan à l'usage de Lara Fabian". "Au-delà des témoignages du procès, nous avons publié un article – que vous lirez peut-être si vous avez le temps – montrant pourquoi l'Ouzbékistan est bien une dictature. Ça parle de triomphes électoraux compris entre 88 et 100% des voix, mais Islam Karimov est peut-être très populaire depuis 1990, me répondrez-vous. Il est aussi question de massacres, d'opposants bouillis jusqu'à ce que mort s'ensuive, d'emprisonnement à la pelle et pour longtemps, de corruption et d'enrichissement personnel à base de prédation économique. Le pays est classé 164e sur 179 (juste derrière l'Arabie saoudite) par Reporters sans frontières pour ce qui est de la liberté de la presse", indique l'article.
Rapidement, Lara Fabian a répondu au scandale grandissant sur Facebook, annonçant qu'elle annulait le concert. "Chers tous. Je viens d'apprendre par le communiqué de presse de l'ACAT, relayé par la presse, que le Festival Culturel à Tachkent (...) était géré par la fille du président en place. Ma réaction immédiate a été d'écrire à mon équipe dans les pays de l'est pour faire savoir que, dans ces conditions, je ne voulais pas assurer ma prestation, que j'annule donc", a-t-elle déclaré, "choquée par l'amalgame politique et la récupération immédiate dont (elle fait) l'objet".
Lara Fabian va cependant plus loin : "Ceci étant, j'aimerais dire que je fais une grande différence entre chanter dans le cadre d'un spectacle qui est directement géré par un membre (ou un proche) d'un gouvernement ne respectant pas les droits de l'homme et aller faire des représentations dans un pays qui a un gouvernement qui ne respecte pas les droits de l'homme. Dans le premier cas, je n'y vais pas, car je ne veux pas cautionner une telle politique, ni servir de 'vitrine' à son gouvernement ; dans le second cas, je viens chanter pour les êtres humains qui subissent justement au quotidien des atteintes aux droits de l'homme, en espérant leur apporter par mes chansons un peu de réconfort, et leur faire vivre un moment de divertissement...", explique-t-elle.
Contrairement à l'artiste d'origine belge qui annule son concert en Ouzbékistan, d'autres célébrités ont choisi de se produire dans des lieux considérés comme des dictatures : Jennifer Lopez a chanté Happy Birthday au président turkmène Gourbangouly Berdymoukhamedov, tandis que Mariah Carey ou encore Beyoncé Knowles n'ont pas manqué de se produire en Libye pour le colonel Kadhafi, il y a quelques années.
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