Rester assis pendant 8 heures par jour augmenterait jusqu’à 15% le risque de décès prématuré par rapport aux personnes qui restent assises moins de 4 heures par jour.

La sédentarité a ses limites. Selon plusieurs études récemment publiées par des organismes sanitaires aux États-Unis, rester assis pendant trop longtemps nuirait gravement à la santé.
 

Augmentation du risque de décès prématuré

Passer huit heures par jour sur sa chaise ou dans son fauteuil augmenterait ainsi jusqu’à 15% le risque de décès prématuré par rapport aux personnes qui restent assises moins de quatre heures par jour. Selon l’Institut américain de la santé, un Américain adulte passe 7,7 heures par jour en moyenne sans bouger. Concernant les employés de bureau, ils sont 70% à passer plus de cinq heures par jour assis.

« La sédentarité croissante est liée à la mauvaise utilisation que l’on fait du progrès. Ainsi la prise de poids est très bien corrélée au temps passé assis en voiture ou devant la télévision et autres écrans », indique le professeur François Carré, cofondateur de l’Observatoire de la sédentarité, interrogé par le journal Le Monde.
 

« La sédentarité encrasse notre organisme »

Mal de dos, diabète, maladies cardio-vasculaires, cancer du côlon, obésité... Rester en position assise trop longtemps peut causer un nombre important de désagréments et écourterait ainsi l’espérance de vie. Cela tuerait même plus que le tabac.

« La sédentarité "encrasse" notre organisme et tous nos organes qui vont fonctionner moins bien avec un niveau d’inflammation et de stress oxydatif au niveau de l’organisme qui va augmenter. Ces dernières perturbations vont favoriser le développement de nombreuses maladies, comme les cancers », explique encore le professeur.
 

Les bureaux debout

Face à ce constat, plusieurs associations préconisent aux personnes travaillant la plupart du temps en position assise de changer leurs habitudes et de travailler... debout. L’Association médicale américaine (AMA) recommande ainsi aux « employeurs et employés de trouver des alternatives à la position assise, comme les bureaux en hauteur et les sièges ballons ».

Les « bureaux debout » (standing desks) permettraient ainsi de garder les travailleurs en meilleure santé. Plusieurs grandes entreprises américaines comme Google ou Facebook ont déjà fait ce choix et installé plusieurs dizaines de ces bureaux surélevés dans leurs locaux.

« Les recherches démontrent que ce sont surtout les jeunes technophiles qui sont sensibilisés à cette problématique », indique le site Bureau-debout.com, qui se présente comme le site de référence sur la santé au bureau.

Si ce genre de bureaux est connu depuis longtemps – Winston Churchill ou Ernest Hemingway utilisaient déjà ces bureaux en hauteur pour travailler –, la demande a beaucoup augmenté ces dernières années, surtout pour les salariés contraints de travailler plus de huit heures par jour devant leur ordinateur.