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Une nouvelle étude indique que ce breuvage, mal adapté aux besoins des nourrissons, pourrait en outre nuire à la sociabilisation ultérieure des très jeunes enfants.
Les directives nutritionnelles recommandent de ne pas introduire le lait de vache dans l'alimentation des nourrissons avant un an. C'est ce que rappelle d'emblée le Journal international de médecine (JIM), avant d'analyser les résultats d'une enquête menée par des chercheurs en santé publique d'Indianapolis. Les raisons de la "non-conformité" de ce breuvage aux besoins de l'enfant sont simples : les besoins en fer ne sont pas couverts et le risque de développement d'une anémie carentielle est important. Et cette carence martiale (selon son nom scientifique) est responsable de retard du développement psychomoteur, même en l'absence d'anémie.
Il faut savoir que, si les laits infantiles sont bien fabriqués à partir de lait de vache, ils sont transformés, adaptés et améliorés pour répondre aux besoins spécifiques des "petits d'hommes" dès leurs premiers mois de vie. Il ne faut donc pas confondre le lait de vache "naturel" avec celui préparé spécifiquement pour les jeunes enfants, ni profiter de ce travail pour entrer dans le débat qui oppose les partisans de l'allaitement maternel et les femmes qui ne désirent (ou ne peuvent) pas nourrir leur bébé au sein. Le sujet est bien de trouver la meilleure solution pour les bébés alimentés au biberon. D'ailleurs, dans les laits maternisés, la teneur en protéines est rapprochée de celle du lait maternel, les graisses animales sont remplacées par des graisses végétales riches en acides gras essentiels, indispensables au bon développement du cerveau. Les taux de sel sont réduits pour correspondre aux capacités d'élimination des jeunes reins, et ces produits sont enrichis en oligoéléments (dont le fer) et vitamines.
7 110 bébés
Pour leur travail, les chercheurs américains ont utilisé une base de données basée sur quatre centres de consultation, intitulée "Child Health Improvement through Computer Automation" (CHICA). Dans les salles d'attente, les parents devaient remplir un formulaire standard concernant l'enfant avant un an, consacré aux données socio-économiques, à la santé et au régime avec, en particulier, l'ingestion de lait et d'autres aliments. Plus tard, un second formulaire consacré au développement psychomoteur après l'âge d'un an était rempli par le médecin. Il devait y noter les différentes étapes du développement dans plusieurs domaines : le comportement adaptatif et social, le langage, ainsi que la motricité fine et globale. Chaque étape était cotée "acquise" ou non. Au total, 7 110 sujets ont été inclus dans cette étude.
Globalement, "le taux des défauts d'acquisition pour l'âge des étapes clés du développement était augmenté en cas d'introduction précoce du lait de vache, de régime pauvre en fer et d'utilisation de formules à basse teneur en fer", peut-on lire sur le site du JIM. "Chez les buveurs précoces de lait de vache, le taux des défauts d'acquisition était significativement augmenté en ce qui concerne la sociabilisation et, en cas de régime carencé en fer, cette augmentation était notable pour la sociabilisation et pour le langage."
Même s'il ne faut pas en conclure de façon hâtive que les bébés nourris au lait de vache deviendront des enfants incapables d'entretenir de bonnes relations avec les autres ou de vivre en communauté, ce travail a le mérite de justifier, une fois encore, les recommandations actuelles concernant l'usage de laits maternisés au moins jusqu'au premier anniversaire.
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