Fellation et cigarette augmenteraient les risques de cancers buccaux

La consommation de tabac fragiliserait la lutte de l'organisme contre le papillomavirus, à l'origine de cancers de la bouche et de la gorge. Un virus transmis par la fellation ou le cunnilingus.

Les fumeurs qui pratiquent le sexe oral ont plus de risques de développer un cancer buccal, selon une étude américaine publiée par le Journal of the American Medical Association.

D’après cette étude, les risques sont plus importants pour les fumeurs, même à faible dose, de contracter le papillomavirus HPV16, qui se transmet par la fellation ou le cunnilingus. Or ce virus est à l’origine de cancers de la langue, du palais, des amygdales... Outre-Atlantique, on le retrouve dans 80% des cas de cancers la gorge, une pathologie qui a augmenté de 225% en 20 ans. C'est ainsi que l'an dernier, l'acteur Michael Douglas, fumeur par ailleurs, a imputé son cancer de la gorge à la pratique du cunnilingus.

 

Trois cigarettes augmentent le risque de 31%

L’étude a été menée sur 6.887 Américains, dont 2.012 consommateurs de tabac à fumer ou à chiquer, soit 28% du panel. Le profil général des fumeurs était celui de jeunes hommes, qui ont affirmé avoir de fréquents rapports sexuels oraux avec des partenaires multiples, selon Reuters.

Après avoir analysé le sang et l’urine des participants, les chercheurs ont observé que ceux qui présentaient des niveaux élevés des biomarqueurs liés au tabac avaient davantage de probabilités d'avoir des traces d'ADN du virus dans leur organisme. 2% des fumeurs étaient contaminés, contre moins de 1% du reste des participants. Ils ont conclu que l’équivalent de 3 cigarettes par jour augmenterait les risques d’infection de 31%, tandis que 4 cigarettes quotidiennes feraient passer ce risque à 68%.

Les chercheurs expliquent ce phénomène par le fait que la résistance au papillomavirus HPV16 serait plus faible chez les fumeurs, dont les tissus buccaux seraient fragilisés.

Un cancer assez rare

Reste que les cancers évoqués, s’ils sont en forte augmentation outre-Atlantique, sont encore assez rares, ce qui tend à montrer que de nombreux porteurs de l’infection sexuellement transmissible ne développeront pas de cancers. "Le risque d'un cancer lié au HPV16 reste faible", même chez les individus qui ont contracté le virus, explique le Dr Gypsyamber D'Souza, professeur adjoint d'épidémiologie à la faculté de médecine Johns Hopkins, à Baltimore, aux Etats-Unis, et principal auteur de l'étude.

Un risque limité mais existant, qui constitue une raison supplémentaire pour arrêter de fumer, même pour ceux qui ne consomment que de faibles quantités de tabac.

 

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