Accro au café ? C'est dans vos gènes

Touwensa. Agences-  Cette découverte pourrait remettre en cause la règle des 5 tasses par jour maximum.

Vous êtes de ceux qui enchaînent les «petits noirs» toute la journée? Il semblerait que vos gènes soient en partie responsables. Le trait est un peu fort mais une étude américaine parue dans Molecular Psychiatry montre qu'au moins huit variants génétiques sont associés à une forte consommation de café au quotidien.
 

Des chercheurs réunis au sein d'un consortium international d'étude génétique sur le café et la caféine ont en effet analysé le génome de près de 120.000 personnes buvant chaque jour du café, une demi-tasse pour certains et plus de 15 tasses pleines pour d'autres. Objectif: trouver des gènes du café comme d'autres cherchent des gènes associés à la prise d'alcool ou de cannabis.
 

Vitesse d'élimination
 

Mission accomplie puisqu'ils ont trouvé huit variantes génétiques associés aux consommations les plus élevées. Parmi eux, six sont impliqués dans le métabolisme de la caféine et son effet psycho actif. «Ils sont associés à une élimination plus rapide de la caféine dans le sang et à un renforcement de son effet stimulant», explique le Dr. Marilyn Cornelis de l'Ecole de santé publique de Harvard (États-Unis) et coordonnatrice de l'étude. Pour elle, ces résultats confirment l'existence d'une «variabilité individuelle à l'effet de la caféine du fait de la génétique qui peut influencer la consommation de café, comme c'est le cas pour le tabac ou l'alcool».
 

Pas de quoi, toutefois, se sentir dépossédé de sa propre volonté puisque, selon les chercheurs, ces huit variantes ne détermineraient le fait de boire du café qu'à hauteur de… 1,3 %. Le reste étant dicté par le contexte, le goût, ou encore la recherche d'un effet psychostimulant. «Ce chiffre peut paraître faible mais il est significatif et équivalent à celui retrouvé avec l'alcool ou le tabac, clarifie Marilyn Cornelis. Cela peut par exemple expliquer pourquoi quelqu'un reprend toujours une demi-tasse après tout le monde», illustre-t-elle.
 

La norme de cinq tasses remise en cause
 

Ces résultats montrent aussi qu'il est inutile de recommander un niveau de consommation idéal identique pour tout le monde. «Une personne se sentira bien après une tasse quand une autre aura besoin d'en boire quatre», rappelle-t-elle.
 

Le chiffre de cinq tasses par jour est habituellement retenu comme un maximum. Il est issu d'études sur les bénéfices et les risques de cette boisson mais «certaines personnes pourraient bénéficier davantage des effets positifs du café et de la caféine sur la santé en diminuant ou en augmentant leur consommation pour l'adapter à leur physiologie», analyse Marilyn Cornelis.
 

Outre ses propriétés psychostimulantes (augmentation de la concentration, de l'attention, des performances cognitives), le café semble associé à la survenue plus tardive de certaines pathologies comme la maladie de Parkinson et Alzheimer, certains cancers ou le diabète de type 2. Mais des doses trop élevées de caféine (au delà de huit ou neuf tasses en général) peuvent entraîner tachycardie, nervosité et troubles du sommeil.

    

 

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