Des yeux de plus en plus secs avec l'âge

Touwensa. Agences-  Il est préférable d'utiliser des collyres sans conservateurs, ces derniers se révélant irritants à long terme.

«La sécheresse de l'œil représente une consultation sur quatre chez l'ophtalmologue, rappelle le Pr Pierre-Jean Pisella, chef du service d'ophtalmologie du CHU de Tours. Elle est cependant plus fréquente avec l'âge, en particulier chez les femmes après la ménopause.» Les patients se plaignent de brûlures, de picotements, d'avoir la sensation d'un grain de sable dans l'œil, d'avoir les yeux rouges ou encore, paradoxalement, d'avoir les yeux qui pleurent. L'irritation de l'œil trop sec peut en effet conduire à une production excessive de larmes, qui ne résout pas le problème de fond.
 

Modifications hormonales
 

Le vieillissement, et en particulier les modifications hormonales liées à l'âge chez la femme, provoque à la fois une diminution du volume lacrymal et une modification de sa composition en graisses: il s'évapore plus rapidement et ne lubrifie pas suffisamment l'œil. Les paupières, de leur côté, perdent leur souplesse, s'encrassent et s'enflamment plus facilement: elles ne jouent plus aussi bien leur rôle de protection et d'évacuation des poussières. «La combinaison d'une blépharite et d'une meibomite, une double inflammation des paupières et des glandes lacrymales, se retrouve chez 60 % à 80 % des sujets âgés et provoque une sécheresse de l'œil chronique», précise le Pr Pisella.
 

Le traitement consiste à remplacer et/ou enrichir les larmes inefficaces, par des collyres qui doivent être renouvelés aussi fréquemment que l'œil s'assèche, jusqu'à dix à quinze fois par jour. «Dès que l'on arrête le traitement, les symptômes réapparaissent: les patients ont souvent l'impression qu'il n'est pas efficace, raconte le Pr Pisella. Or c'est le contraire: il fonctionne parfaitement puisqu'il élimine la gêne, il faut bien l'expliquer aux patients. Inutile de multiplier les consultations: la sécheresse de l'œil liée à l'âge ne peut pas être guérie, le traitement devra donc être appliqué à vie.»
 

Il est préférable d'utiliser des collyres sans conservateurs, ces derniers se révélant irritants à long terme. Ces collyres de substitution peuvent être associés à des traitements visant plus particulièrement les paupières. Dans certains cas, des bouchons lacrymaux peuvent être appliqués pour éviter les larmoiements excessifs qui ne suffisent pas à lubrifier l'œil et qui lavent trop vite les collyres appliqués.
 

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