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Touwensa. Agences - L'Hexagone a recensé en 2014 huit cas autochtones de ces maladies véhiculées par le moustique tigre.
Le chikungunya et la dengue sont considérées comme des maladies tropicales. Plus pour longtemps? Depuis quatre ans, le nombre de contaminations sur le sol métropolitain, appelées «cas autochtones», augmente doucement mais sûrement. Derniers en date: quatre membres d'une famille ont contracté le chikungunya à Montpellier il y a plus d'une semaine, une première dans l'Hérault. Durant l'été, quatre autres avaient été infectés par la dengue en région Paca.
L'ordre de grandeur de ces cas autochtones reste très faible: deux cas de dengue en 2010, un de chikungunya en 2011. Mais les experts en tirent les mêmes conclusions. «Nous ne sommes plus protégés contre ces maladies, originellement cantonnées aux tropiques», résume Anna-Bella Failloux, spécialiste des moustiques vecteurs d'arbovirus à l'Institut Pasteur (Paris). Le fautif est bien identifié: il s'agit du moustique tigre, Aedes albopictus, vecteur commun aux deux virus. Arrivé en France par l'Italie il y a dix ans, il progresse inexorablement et a déjà colonisé 18 départements. «Il a la capacité de remonter encore plus au nord, car il supporte les climats tempérés», explique Anna-Bella Failloux.
160.000 cas aux Antilles et en Guyane
Le moustique tigre qui circule en France n'est pas d'emblée porteur des virus. Mais il peut le devenir s'il pique une personne déjà malade qui aurait été infectée lors d'un voyage juste avant de rentrer en France, par exemple. Devenu contaminant, il peut à son tour transmettre le virus à des individus sur le sol métropolitain. Ces derniers, dans le pire scénario, alimenteront à leur tour des moustiques sains, etc. La spirale est toutefois limitée par la courte durée pendant laquelle les malades sont contaminants (4 à 8 jours).
Ce mécanisme explique comment, en augmentant les chances de contacts entre les virus et les moustiques, les déplacements humains à l'international amplifient la possibilité de voir ces maladies émerger en métropole. Un risque renforcé par la progression du chikungunya et de la dengue sur des territoires avec lesquels nous avons des liens privilégiés. Les Antilles et la Guyane enregistrent ainsi depuis décembre leur première épidémie de chikungunya, cumulant près de 160 000 cas.
En l'absence de vaccin ou d'antiviraux contre ces deux maladies, la prévention repose essentiellement sur l'éviction. Dans les régions concernées, toute source d'eau stagnante, même minime, doit être supprimée, qu'il s'agisse d'une coupelle sous un pot de fleurs, d'un vieux pneu, d'une flaque, car ces réservoirs servent de lieu de ponte.
«L'hiver est notre meilleur allié»
«L'avantage du moustique tigre, c'est qu'il est facile à déceler lorsqu'il arrive dans une région: les gens se plaignent immédiatement de ses nuisances. C'est en effet la principale espèce de moustique qui est active, et donc pique, le jour», explique Vincent Robert, directeur de recherche à l'IRD.
En France, tout cas doit être signalé aux autorités sanitaires, qui interviennent pour limiter la propagation. Ainsi, à Montpellier, une équipe de l'Agence de santé du Languedoc-Roussillon fait depuis hier du porte-à-porte dans le quartier habité par les quatre malades - maintenant guéris - pour identifier d'autres cas possibles de chikungunya, informer les riverains sur les mesures préventives et proposer une démoustication par insecticides.
Peu de risques néanmoins de voir la métropole enregistrer des épidémies de grande ampleur. «L'hiver est notre meilleur allié parce qu'il tue les moustiques, même si leurs œufs survivent pour éclore au retour des beaux jours, résume Vincent Robert. Aux Antilles, ils n'ont pas ce temps de répit pour stopper la dynamique de progression.»
Si le mode de propagation est commun au chikungunya et à la dengue, les risques sanitaires associés, sont, eux, d'ordre différent. Le chikungunya, qui se manifeste par de la fièvre, des maux de tête et des douleurs articulaires, est très rarement mortel. Les patients guérissent en général en deux semaines, mais certains conservent des douleurs chroniques et handicapantes pendant des années. La dengue, en revanche, est plus souvent fatale en raison de sa forme hémorragique.
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