Jardin : opération «nettoyage d'automne»

Touwensa. Agences- Drôle d'automne. Nous voilà déjà rendus fin novembre et, sauf en montagne, le thermomètre n'est pas encore descendu en dessous de 0°C. Un rapide coup d'œil sur les prévisions de Météo Consult montre qu'il ne faut pas s'attendre à voir la moindre gelée blanchir les herbes du gazon d'ici à la fin du mois. On a beau dire, ça manque un peu…

Mais on se console en voyant qu'il ne pleuvra (théoriquement) pas durant tout le week-end avec, en prime, un soleil radieux sur la plupart des régions. C'est déjà ça. Au moins les sols pourront-ils se «ressuyer», comme on disait autrefois, histoire de pouvoir «rentrer dans les terres» (autre expression ancienne), en particulier dans les zones argileuses, où la terre colle méchamment aux bottes et aux outils, rendant difficiles, voire impossibles, les travaux de bêchage.
 

Signes d'engourdissement
 

Conséquence de cette météo hors norme: même si la végétation donne des signes d'engourdissement, tout ou presque continue de pousser dans les massifs, à l'image des dahlias, des roses, des sauges (Salvia microphylla et officinalis), des gauras, des œillets d'Inde ou encore des alstrœmères qui n'en finissent pas de fleurir. De sorte que l'on hésite à rentrer les uns ou à déplacer les autres pour restructurer les massifs qui en auraient bien besoin et les préparer pour l'hiver. Du coup, autant en profiter pour faire un brin de ménage.
 

Un dernier (?) coup de tondeuse, dès que l'herbe aura suffisamment séché, permettra de mettre la pelouse définitivement à niveau pour l'hiver et de ramasser, tout en les broyant, les feuilles mortes tombées depuis le dernier passage du râteau. Ajoutées au compost avec l'herbe, elles auront tôt fait de fermenter et vous aurez ainsi fait d'une pierre deux coups. Pour ne pas tondre trop ras, réglez la lame en position haute. Au seuil de la saison froide, votre gazon pourrait ne pas se remettre d'une coupe un peu trop militaire! Comme on dit chez le coiffeur, on se contentera d'«égaliser».
 

«Arbre à papillons»
 

Profitez également de la douceur pour tailler la haie de conifères ainsi que les arbustes feuillus. Pour les seconds, faites preuve de discernement: laissez en paix les espèces à floraison printanière comme le forsythia, cognassier du Japon, magnolia à feuillage caduc, deutzia, seringat, cornouiller, pivoine arbustive (Paeonia suffruticosa), clématite à feuillage persistant (Clematis montana ou armandii) et tant d'autres, dont vous vous êtes -normalement- occupés à la fin du printemps une fois leurs jolies fleurs fanées.
 

En revanche, rabattez d'un bon tiers les arbustes à floraison estivale qui ont la particularité, à la différence des précédents, de former des bourgeons à fleurs sur les rameaux de l'année. Le fameux «arbre à papillons», ou buddléia, fait partie de cette catégorie à l'instar de l'althéa (Hibiscus syriacus), du Lagerstrœmia, ou lilas des Indes, ou encore des spirées estivales. Vos coups de sécateurs ont vocation à susciter de nouvelles et vigoureuses tiges florifères qui embelliront votre jardin à partir de juillet. Sachez cependant que vous pouvez procéder à cette éclaircissage jusqu'en mars. Avec la possibilité, le risque de grand froid étant passé, d'avoir la main plus lourde, notamment sur les buddléias que vous pourrez alors rabattre des deux tiers.
 

Branchages en miettes
 

Pour limiter, ce qu'il faut bien appeler une corvée, surtout au-delà d'un certain linéaire de haies, vous avez tout intérêt à vous équiper d'un broyeur électrique. Les modèles que l'on trouve dans le commerce ont tôt fait de réduire en miettes les branchages d'un diamètre inférieur à 2 cm (maximum), ce qui réduit considérablement leur volume et, par conséquent, le nombre d'allers-retours vers la déchetterie que vous réserverez aux branches d'un trop grand diamètre. Vous n'aurez ensuite plus qu'à épandre les copeaux au pied des vivaces qu'ils protégeront du froid tout en enrichissant le sol. Veillez cependant à ne pas en épandre trop à la fois, car leur décomposition consommant beaucoup d'azote, ce précieux élément nutritif pourrait ne pas être disponible en quantité suffisante pour les plantes au printemps. Vous pouvez également les dépose( dans votre compost en prenant bien soin de les mélanger à d'autres déchets végétaux plus fermentescibles comme les tontes de gazon.
 

Au verger, rien ne presse
 

Faites preuve de retenue avec les rosiers et les hortensias en vous contentant d'ôter leurs branches mortes et leurs fleurs fanées. Coupez également, si la douceur devait persister, les boutons de rose prêts à éclore (depuis quelques années, ces belles fleurissent encore à Noël!) afin de permettre aux pieds de s'économiser pour les beaux jours. Vous procéderez, alors, à une taille bien plus sévère sur laquelle nous reviendrons en détails le moment venu.
 

Au verger, rien ne presse: attendez que les arbres fruitiers, notamment les pommiers et les poiriers, aient perdu toutes leurs feuilles pour intervenir. Leur taille, destinée à favoriser le développement des bourgeons florifères, peut se pratiquer jusqu'en février-mars en dehors des périodes de gel. Vous avez donc grandement le temps.
 

Mais l'opération «ménage d'automne» ne s'arrête pas là. Au potager, c'est le moment de retirer vos pieds de courgettes, aubergines, tomates ou poivrons arrivés en fin de cycle. S'ils sont blancs d'oïdium ou grillés par le mildiou, mettez-les sans hésitation à la poubelle et surtout pas au compost où les spores de ces parasites attendraient sournoisement le printemps pour repartir à l'assaut de vos cultures.
 

Annuelles à bout de souffle
 

Dans vos massifs, les restes de pétunias, ipomées, cosmos, pavots de Californie (Eschscholzia californica) et autres plantes annuelles arrivées elles aussi à bout de souffle doivent être coupés et jetés pour les raisons qui viennent d'être exposées. Avec un peu de chances, ces éphémères auront laissé assez de graines dans le sol pour refleurir l'an prochain. Les bisannuelles (digitales, campanules, ancolies…) et les vivaces doivent être, elles aussi, débarrassées de leurs inflorescences et de leurs tiges desséchées. À l'exception toutefois de la généreuse sauge arbustive, Salvia microphylla, que vous laisserez hiverner en l'état avant de la rabattre drastiquement au printemps en coupant ses tiges aux deux tiers.
 

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