Bronchiolite : protégez, mouchez, kiné !

Touwensa. Agences -  La saison de la bronchiolite revient. Une maladie souvent bénigne, mais qui peut entraîner des difficultés respiratoires chez les tout-petits. Pour la combattre : hygiène, mouchoirs et kiné.

La bronchiolite, capable de faire tousser les tout-petits comme de gros fumeurs cacochymes, fait son retour en France. Selon l'Institut de veille sanitaire (InVs), la fréquentation des urgences par des enfants de moins de 2 ans pour bronchiolite a bondi de 30 % (soit 358 cas en plus) cette semaine par rapport à la semaine précédente, «avec une dynamique saisonnière qui suit celle de l'année 2013», précise l'InVs.
 

Cette maladie des petites bronches, due à un virus très contagieux, toucherait chaque hiver près de 30 % des nourrissons, selon l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes). Le virus respiratoire syncytium, en cause dans plus de 70 % des cas, est véhiculé par la salive et se transmet donc via les éternuements, la toux, les mains ou le matériel souillé: le virus survivrait 30 minutes sur les mains, et 6 à 7 heures sur les objets ou le linge.
 

Éviter les bisous enrhumés
 

Chez l'adulte, l'infection n'entraîne guère plus qu'un rhume, mais celui-ci peut être transmis au bébé et entraîner une bronchiolite. Or chez les tout-petits, en particulier les moins de 3 mois, la maladie peut devenir inquiétante lorsqu'elle provoque des difficultés respiratoires. La guérison survient en 5 à 10 jours, mais l'enfant peut continuer à tousser légèrement pendant 2 à 3 semaines.
 

Sur son site Internet, l'Inpes a remis à l'honneur ses conseils aux parents. Pour éviter d'infecter un bébé, il faut, durant la période épidémique (d'octobre à la fin de l'hiver, avec un pic en décembre ou janvier) se laver systématiquement les mains avant de s'occuper d'un nourrisson, nettoyer tout le matériel utilisé (biberons, tétines…), et éviter les lieux publics confinés et… éviter les bisous quand on est enrhumé ou grippé.
 

Désencombrer le nez
 

Si la bronchiolite est là, pas besoin d'antibiotiques, excepté si une surinfection bactérienne est suspectée. Mais une consultation peut s'imposer, notamment si l'enfant présente une gène respiratoire ou une difficulté à s'alimenter, et ce d'autant plus qu'il est jeune. Outre une position de couchage légèrement inclinée (la tête plus haute que les pieds d'environ 30 %, toujours sur le dos), le traitement consiste essentiellement en un désencombrement du nez, une bonne hydratation en faisant boire régulièrement l'enfant, et de la kinésithérapie respiratoire.
 

Ne pas négliger la kiné respiratoire
 

La kinésithérapie respiratoire a en effet pour objectif d'aider l'enfant à tousser: ce réflexe, qui permet de dégager les bronches, n'est pas acquis chez le jeune enfant. Certaines études ont remis en question l'efficacité de la kinésithérapie respiratoire dans la bronchiolite, notamment un récent article paru dans la revue américaine «Pediatrics». Mais ces travaux se basent sur les techniques américaines dérivées de celles pratiquées sur l'adulte (drainage postural, vibrations percussions sur la cage thoracique) qui ne correspondent pas aux recommandations, toujours d'actualité, émises par la Haute Autorité de Santé en 2000. «Les Européens francophones, note la HAS, privilégient les techniques expiratoires passives et lentes», plus douces et respectueuses de la physiologie de l'enfant.
 

La kiné respiratoire, note la HAS, entraîne une «amélioration clinique franche» et, si elle est rarement agréable pour l'enfant, elle n'est en revanche pas douloureuse. Pas de panique donc si votre médecin en prescrit à votre enfant. Et entre deux séances, conseil recueilli auprès d'un kinésithérapeute: multipliez les chatouilles. Rien de tel qu'une bonne séance de rires pour désencombrer un bébé!
 

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