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Touwensa. Agences- Comportementalistes, psychanalystes et insomniaques, tous tentent, chacun à leur manière, d'enrayer l'incapacité à dormir.
Comment ne pas faire fuir ce qu'on cherche à saisir? Pourquoi tenter de contrôler ce qui est naturel? Autant de syllogismes qui, à la manière des koans zen (ces courtes phrases apparemment paradoxales), occupent l'esprit de ceux qui cherchent à, enfin, dormir. Et la nuit plus que jamais. Philippe Romon, journaliste, le sait bien, lui qui explore dans une brillante enquête parue aux éditions Carnets Nord (Insomnie mon amie) le «monde glacé de l'insomnie» - la sienne, d'abord, et celle des autres, tous ces autres, de plus en plus nombreux, qui comme lui tentent de faire, enfin, des «nuits complètes».
«Nous sommes une vingtaine de millions en France à souffrir d'un mauvais sommeil, rappelle-t-il. Aux États-Unis, c'est carrément 50 % de la population qui se plaint de trop peu ou mal dormir, et ce dès l'âge de 13 ans.» Alors, avant de la libeller «son amie», il admet que l'insomnie est d'abord vécue comme «ennemie public numéro un».
Et il y a de quoi. Aurélie Meyer-Mazel, psychologue spécialiste du sommeil, observe que, pour les Français, la durée moyenne d'une nuit à dormir était de 7 h 20 en 2008. Elle est de 7 h 13 aujourd'hui. «Le compte à rebours a commencé», prévient-elle. «Nous devons vraiment apprendre à prendre soin de notre sommeil pour enrayer sa dégradation.» Soit. Mais comment s'y prendre?
Trouver le comportement adéquat
Pour les insomniaques, conscients de l'urgence à dormir qui les étreint, il s'agit de trouver le comportement adéquat au jour le jour, ou plutôt, devrait-on dire, «la nuit la nuit». Certains se lèvent à 3 heures du matin pour repasser, allumer leur ordinateur et participer à des forums d'insomniaques, ou, comme Philippe Romon, s'accorder un moment de créativité: «Je peins, sans enjeu», confie-t-il. «Moi qui ne sais pas dessiner, le jeu avec les couleurs, la tessiture des toiles m'invitent à produire quelque chose dans le plaisir. Peut-être est-ce aussi un moyen de ne pas me sentir coupable de perdre du temps au lit?»
Aurélie Meyer-Mazel confirme que la démarche de se lever dès qu'on est réveillé en pleine nuit et de s'occuper en attendant de remonter dans le prochain «train du sommeil» est plutôt sensée. «Rien ne sert de traîner au lit en se répétant: “je dois dormir car je vais travailler demain”», estime-t-elle. Et de rappeler que le sommeil est comme un élastique: «Plus on tente d'étirer sa durée - génétiquement programmée- en restant longtemps au lit, plus on risque de lui faire perdre de la densité et de le fractionner.» De plus, le lit, en devenant un lieu de rumination mentale et d'agitation, perd alors du réconfort qu'il est censé apporter.
Agenda
Inspirés par l'école de Palo Alto et sa théorie de l'injonction paradoxale, la plupart des thérapeutes comportementalistes invitent ainsi celui qui souffre d'insomnie à un curieux exercice: réduire son temps passé au lit (tout en respectant quand même 5 heures). Interdire à un insomniaque de rester couché trop longtemps semble porter ses fruits: «Il retrouve rapidement l'envie de dormir et ne passe plus ses nuits sur son lit les yeux ouverts à chercher un sommeil qui ne vient pas», affirme le psychiatre Michel Le joyeux.
On invite aussi le patient à tenir un «agenda de sommeil», au moins pendant un mois, afin de repérer la durée d'endormissement dont il a besoin pour se sentir en forme: «Les patients ont souvent tendance à surestimer ce temps car ils sont tous en “dette de sommeil”», observe Aurélie Meyer-Mazel.
Ainsi, à travers cette quête du «Graal sommeil», celui qui en est assoiffé peut entamer une véritable investigation sur lui-même. C'est d'ailleurs ce que proposent les psychothérapies d'inspiration psychanalytique. En observant comment on parlait du sommeil dans sa famille, les problèmes d'endormissement de sa mère, Philippe Romon a pu mettre à jour une véritable archéologie de ses problèmes nocturnes. La psychanalyse l'y a beaucoup aidé. «Elle permet de mettre les choses en perspective», estime-t-il. «Et certaines séances ont vraiment eu un effet anxiolytique sur moi. Mais je dormais mieux la nuit qui suivait!»
Pour Aurélie Meyer-Mazel, l'investigation de l'inconscient est en effet incontournable lorsque les résistances au traitement comportemental sont installées. Mais celle-ci n'empêche pas de connaître quelques «trucs» plus techniques: le bain chaud en pleine nuit, par exemple, le saviez-vous? Même s'il offre une sensation de détente, il empêche de s'endormir! «La température du corps doit descendre d'un degré environ pour permettre l'endormissement.» Et les siestes après déjeuner, si elles sont inférieures à 20 mn, aident à mieux faire ses nuits… Ainsi, un bon sommeil s'anticipe, se prépare, s'aménage. Tout en demeurant ce qu'il est, un mystère existentiel.
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