Contre les mauvaises notes à l'école, supprimez le fast-food

Touwensa. Agences-  Les enfants mangeant ce type de nourriture plusieurs fois par semaine feraient moins de progrès à l'école en lecture, en maths et en sciences.

Tant va l'enfant au fast-food qu'à la fin il échoue à l'école. Telle est la conviction de deux chercheuses américaines, qui ont publié leur travail début décembre dans le mensuel Clinical Pediatrics. Kelly Purtell, professeur de sciences humaines à l'Université d'État de l'Ohio, et Elizabeth Gershoff, de l'Université du Texas à Austin, ont calculé que les enfants qui, vers 10 ans, consommaient le plus souvent ce type de nourriture, avaient à l'entrée en 4e fait jusqu'à 20 % de progrès en moins en lecture, mathématiques et sciences, que ceux ignorant l'appel des frites et du soda.
 

Pour ce faire, les deux chercheuses ont exploré des données recueillies auprès d'une cohorte américaine de 11.740 jeunes ayant fréquenté le jardin d'enfants en 1998-1999. Leurs habitudes alimentaires avaient été recueillis vers 10-11 ans (l'année de notre CM2), et leur niveau en lecture, maths et sciences testé au même âge, puis à l'entrée en 4e (13-14 ans).
 

Fast-food tous les jours…
 

Les auteurs notent d'abord une consommation de fast-food singulièrement élevée: deux tiers des enfants avaient mangé ce type de nourriture dans la semaine précédente ; pour 10 % des enfants elle avait même composé six des repas de la semaine précédente, et 10 % y avaient eu droit… tous les jours! Certes, les habitudes françaises en la matière n'atteignent pas les niveaux américains ; mais d'aucuns diront que nous nous en approchons de plus en plus près…
 

Les auteurs ont ensuite comparé les progrès réalisés par les enfants entre le CM2 et la 4e en lecture, en mathématiques et en sciences. Les trois matières étaient affectées chez ceux ayant mangé du fast-food quatre à six fois durant la semaine précédente, tandis que seules les maths souffraient chez ceux n'ayant succombé «que» (sic) une à trois fois.
 

Pauvres en nutriments essentiels
 

Les auteurs ont pris soin d'éliminer «tous les facteurs connus qui pourraient influencer la réussite aux tests», explique Kelly Purcell. Mais «l'effet fast-food» sur les capacités scolaires perdurait même en prenant en compte la quantité d'exercice physique, le temps passé devant la télévision, le reste de l'alimentation, le niveau socio-économique de la famille et les caractéristiques du quartier où vivaient et où étudiaient les enfants.
 

«Il existe de nombreuses preuves que la consommation de fast-food est liée à l'obésité infantile, mais le problème ne s'arrête pas là», explique donc Kelly Purtell. Tout en admettant que son étude ne prouve pas que le fast-food est l'unique responsable, elle reste convaincue que hamburgers, frites et soda font du tort à l'intelligence de nos chères têtes blondes. Des études précédentes ont montré que ce type de nourriture est pauvre en nutriments essentiels au développement cognitif, ou que les régimes riches en sucres et en graisses affectent la mémoire immédiate et les processus d'apprentissage. «Nous ne disons pas que les parents devraient ne jamais nourrir leurs enfants avec du fast-food, plaide Kelly Purtell. Mais ces résultats suggèrent que la consommation devraient en être aussi réduite que possible.»
 

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