Le chocolat n'offre pas de réconfort

Touwensa. Agences -  Les pouvoirs consolatoires attribués à certains produits alimentaires seraient purement psychologiques, d'après une récente étude américaine.

Un mythe s'effondre pour les adeptes du carré de chocolat anti-déprime. La «comfort food» («aliments-réconfort» en français), ces douceurs riches en calories que l'on consomme pour se sentir mieux avant un examen ou après une rupture amoureuse ne joueraient, en réalité, aucun rôle dans notre regain de moral, d'après une enquête publiée dans le journal Health psychology début décembre et dirigée par des chercheurs de l'Université du Minnesota.
 

L'étude a mobilisé 100 volontaires invités à choisir trois aliments qui «les aident à se sentir mieux lorsqu'ils n'ont pas le moral». Le chocolat est arrivé en tête (26%), suivi de la glace (18%) et des cookies (16%). Ils ont également sélectionné d'autres produits qu'ils apprécient mais auxquels ils n'attribuent aucune vertu, comme les amandes, les cacahuètes ou encore le popcorn. Plus des trois quarts d'entre eux ont affirmé être en accord avec la phrase: «Je suis sûr que manger l'aliment-réconfortant me fera me sentir mieux».
 

Les participants ont ensuite visionné des séquences de films considérés comme «effrayants, tristes ou anxiogènes», parmi lesquels Le choix de Sophie, Armageddon, ou encore Démineurs.

 

A l'issue de la séance, tous ont déclaré se sentir «déprimés» ou «angoissés». Un premier groupe a donc reçu une triple ration de chocolat pendant qu'un autre s'est vu distribuer les produits désignés comme «bons mais pas spécialement réconfortants». Les participants restants ont dégusté une simple barre de muesli et certains d'entre eux n'ont rien eu. Tous ont ensuite rempli un questionnaire faisant état de leur humeur.
 

La fin d'une croyance irrationnelle
 

Résultat: le moral des participants s'est amélioré dans tous les cas de figure. «Il s'est passé la même chose quel que soit le type de nourriture ingérée et même s'ils n'avaient rien mangé», affirment les chercheurs. Aucun aliment ne serait donc plus réconfortant qu'un autre, pas même le chocolat.
 

Pourquoi les participants étaient-ils donc plus joyeux? «Les émotions négatives se dissipent naturellement au fil du temps qui passe mais une majorité de personnes attribuent à tort ce processus spontané à la nourriture», explique Traci Mann, professeur de psychologie à l'Université du Minnesota et directrice de la recherche. «Les résultats de l'étude permettent de démystifier une croyance commune et irrationnelle qui consiste à penser que seule une plaquette de chocolat vous réconfortera lors d'une déprime. Les gens cherchent simplement à justifier leur envie de manger des aliments souvent mauvais pour la santé», explique la scientifique, «Mangez une glace et arrêtez de culpabiliser! Pas d'effets magiques, mais c'est tellement bon!».
 

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