Ce qui excite vraiment les femmes

By www.touwensa.net février 14, 2015 376

Où en est-on du porno au féminin ? La publication annuelle du site Pornhub.com sur la consommation mondiale de films X donne l'occasion de se pencher sur l'évolution des usages au féminin, tout à fait surprenants …

Il faut avant tout se pencher sur les pratiques dans le monde, pour avoir une image juste de la demande féminine. Il y a eu en 2014 79 milliards de vidéos vues, soit l'équivalent de 11 vidéos vues par habitant sur la planète. La France est le 6e pays le plus consommateur, derrière les Etats-Unis, l'Angleterre et le Canada. Au global, c'est le mot « teen » (jeune) qui vient en tête des recherches, suivi de « lesbiennes » qui a gagné 7 places par rapport à l'année précédente, détrônant « Milf » (pour « Mother I'd Like to fuck » soit « mère que j'aimerais baiser ») qui se retrouve à la 3e place. Les fantasmes de  transgressions incestueuses continuent avec « step mom » (belle-mère) qui gagne 14 places pour être 4e, juste devant « maman » qui reste stable par rapport à 2013, et « step sister » (demi-soeur) qui gagne 53 places et se retrouve en 13e position. Les recherches dont la croissance est la plus forte sont « lesbienne séduisant une hétéro » gagne 328% par rapport à l'année dernière, suivi de « transgenre baisant une fille » (191%). Mais, en France, les requêtes sont tout autres et avant tout chauvinistes, puisque les mots les plus recherchés sont « Français », « Française », « Beurette », « Français amateur ».

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Le lundi, c'est pornographie

C'est au début de l'hiver (lorsque les Françaises se couvrent?) et surtout le lundi que la consommation de porno est la plus intensive, et c'est en février que les Français en regardent le moins. Noël n'a ralenti la consommation française que de -19% alors que le jour de l'an -63%. La durée des visites est de 9' en moyenne, ce qui situe la France dans la norme internationale (alors qu'il faut 13' aux Népalais et 12' aux Jamaïcains pour se satisfaire, et seulement 6' aux Ukrainiens). Les pratiques féminines sont surprenantes et intéressantes. C'est dans les pays émergents que la consommation est la plus importante : 29% des films X vus au Brésil sont vus par des femmes,  contre 27% en Pologne, 25% en Inde, 24% en Russie, et 21% en France et en Angleterre (la moyenne mondiale étant de 23%).

Les recherches tournent majoritairement autour de pratiques lesbiennes. « Cunnilingus », « tribbing » ou « lesbian scissoring » (termes qui désignent deux femmes qui frottant leurs sexes l'un contre l'autre), sont demandées entre 600% et 900% de plus par les femmes que par les hommes. C'est donc logiquement le porno lesbien qu'elles regardent le plus, suivi par le porno gay (on dit que les femmes aiment savoir ce que les hommes aiment se faire), la catégorie « teen » (jeune) vient  en 3e, suivi de « femme noire », « Milf », « vieil homme » « éjaculation », « anal », « âge mûr ». Plus loin, « gros sexe » précède « bondage » qui arrive en seizième position malgré le succès mondial de « 50 nuances de Grey ».

 
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L'émancipation féminine passe (aussi) par la gestion du désir

Les chiffres de cette étude sont livrés sans analyse pour comprendre la recrudescence de demandes de films lesbiens par les femmes, mais il est vraisemblable que les films hétéros n'attachant que peu d'importance aux fantasmes féminins et à la façon dont les femmes jouissent, qu'il entraînent un sentiment d'exclusion qui pousse les femmes à trouver plus d'excitation dans les films homosexuels, lesbiens et gays, grâce au sentiment d'une meilleure authenticité. Mais le site Pornhub fait un rapprochement intéressant : aux Philippines et en Finlande un quart de la population qui regarde des films porno est féminine. Or le dernier rapport de genres du World Economic Forum rapporte que la Finlande figure en seconde place et les Philippines en cinquième des pays ayant le mieux réussi à réduire les écarts entre hommes et femmes. On en revient encore et toujours à Simone de Beauvoir, pour qui l'émancipation féminine ne pouvait se limiter aux aspects économiques et devait inclure la gestion du désir ...

 

 

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