Obésité: Le coupe-faim Mysimba approuvé par l'Union Européenne

En dépit d’une forte opposition de la France, le médicament anti-obésité américain Mysimba a été approuvé la semaine dernière par la Commission européenne, a indiqué, ce jeudi, l'Agence du médicament (ANSM).

Baptisé «Contrave» aux États-Unis, le coupe-faim, produit par le laboratoire californien Orexigen Therapeutics, associe deux molécules, la naltrexone et le bupropion (autrefois appelé amfébutamone), utilisées dans le sevrage tabagique. Il est indiqué dans les cas d'obésité ou de forte surcharge pondérale avec des facteurs de risques associés.
 

Une efficacité limitée, des risques cardiovasculaires et neuropsychiatriques

En décembre dernier, l'ANSM avait réclamé à Bruxelles un réexamen du dossier du Mysimba, qui avait déjà reçu un avis favorable de l'Agence européenne du médicament (EMA) pour sa commercialisation en Europe. Mais elle n'a été suivie que par l'Irlande, l'Autriche et l'Italie.

Pour justifier son opposition, l'agence française avait affirmé que le médicament, peu sûr, n’avait qu’une «efficacité limitée sur la perte de poids». Par ailleurs, elle avait pointé du doigt, les risques d'ordre neuropsychiatrique (dépression, suicide, etc.) et cardiovasculaires, sur le long terme.

 

Le Saxenda, un médicament plus efficace

Joseph Emerich, directeur des médicaments en cardiologie à l'ANSM, souligne d'ailleurs que la tolérance du médicament est limitée. Selon lui, 50% des personnes ayant participé à un essai clinique, dont les résultats n’ont pour l’instant pas été communiqués, avaient abandonné en cours de route en raison d'effets indésirables.

Par ailleurs, l'expert fait référence à autre médicament anti-obésité «plus efficace», le Saxenda (dont le principe actif est le liraglutide, déjà commercialisé dans le traitement du diabète) qui, en janvier dernier, avait reçu l’aval de l'EMA pour une commercialisation en Europe. Pour l'heure, le laboratoire américain n'a pas encore fait savoir s'il allait commercialiser le Mysimba en France, mais dans le cas où il le ferait, son utilisation pourrait, selon l'ANSM, faire l'objet «d'un encadrement précis».

 

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