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Les personnes qui sont sujets aux ronflements ou troubles respiratoires du sommeil pourraient développer une déficience cognitive comme la maladie d'Alzheimer à un âge plus précoce que leurs pairs, explique une étude américaine publiée le 15 avril.
Le syndrome d'apnée obstructive du sommeil est causé par un relâchement des muscles et de la gorge qui provoque des arrêts intermittents de la respiration (de 20 secondes à 2-3 minutes au maximum) durant le sommeil. L'air y passe plus difficilement, ce qui entraine des ronflements.
L'Académie américaine de neurologie a suivi, pour les besoins de cette étude, près de 2500 personnes âgées de 55 à 70 ans et participants à la Cohorte ADNI (Alzheimer's Disease Neuroimaging Initiative). Une partie d'entre elles avait des capacités cognitives normales, d'autres souffraient de déficiences cognitives et une dernière partie du groupe avait la maladie d'Alzheimer.
Les chercheurs se sont intéressés aux habitudes de sommeil (ronflements et syndromes d'apnée du sommeil) de ces volontaires qui ont été suivis tous les 6 mois durant les 2 à 3 ans de l'étude afin de détecter tout nouveau comportement nocturne.
Leurs conclusions, qui ont été publiées dans la revue Neurology du 15 avril, indiquent que les ronfleurs chroniques (qui ronflent toutes les nuits) et les personnes ayant un syndrome d'apnée du sommeil) présenteraient des troubles de la mémoire et de leurs compétences cognitives (défaillances et lenteur) en moyenne 12 ans plus tôt que les autres. Les troubles apparaitraient ainsi à l'âge de 77 ans en moyenne chez les ronfleurs contre 90 ans pour les autres selon cette étude.
Les chercheurs ont pu faire les mêmes constatations pour la maladie d'Alzheimer. Ils établissent un lien important entre les troubles respiratoires du sommeil causés par le syndrome d'apnée du sommeil et les déficiences cognitives qui peuvent la précéder, même s'ils restent prudents, n'incluant pas tous les ronfleurs.
Les médecins devraient prendre en compte les effets potentiellement néfastes que peuvent avoir ces troubles respiratoires du sommeil sur le cerveau, selon les scientifiques. Les courtes périodes de pauses respiratoires peuvent en effet priver les neurones cérébraux d'oxygène et la maladie d'Alzheimer est liée à un flux sanguin anormal ou ralenti causé par des niveaux d'hypertension artérielle et de cholestérol élevés, expliquent les chercheurs.
L'étude indique que lorsqu'un traitement est suivi, ce risque est annulé. Le port d'un masque de ventilation, qui permet notamment d'éviter les apnées du sommeil, est souvent peu utilisé, car bruyant et inconfortable, ou "parce que les gens n'en voient pas l'intérêt", soulignent les auteurs de cette étude. Or, ils devraient reconsidérer leur jugement.
En France, près d'un Français sur 10 serait atteint d'un syndrome d'apnée du sommeil selon l'Institut national du sommeil et de la vigilance. Plus d'un Français sur deux ronflerait, en majorité les hommes, surtout avec l'âge, mais beaucoup l'ignorent. Le surpoids, la consommation d'alcool et de tabac, ainsi que la position de sommeil sont autant de facteurs de risque favorisant le ronflement.
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