Jardin : vive l'effet de serre !

Touwensa (Agences). Mokhtar TRIKI

La bête noire des climatologues est une aubaine pour les jardiniers. En abritant leurs plantes sous du verre, du plastique ou du plexiglas, qui ont pour effet de bloquer les échanges de chaleur avec l'extérieur, ils ne font que mimer un processus naturel décrit il y a près de deux siècles par le physicien français Joseph Fourier (1768-1830).

À l'échelle de la planète, ce rôle de couverture chauffante est tenu par la vapeur d'eau, le dioxyde de carbone (CO2) ou le méthane présents dans l'atmosphère. Sans ces fameux «gaz à effet de serre», la Terre serait bien bien plus froide (-18 °C environ) qu'elle ne l'est en réalité (+15 °C en moyenne). Le hic, c'est que l'accroissement excessif de leurs concentrations, lié aux activités humaines, est suspecté par une majorité de scientifiques de dérégler le climat.
 


Verre ou polycarbonate
 

Au jardin, les quelques dégrés supplémentaires ainsi glanés n'ont que des avantages. Ils permettent d'avancer, d'environ 15 jours, les récoltes de printemps et d'automne (fraises, salades, choux, radis... ), de stocker au chaud les plants de «légumes d'été» (tomates, aubergines, courgettes), les semis précoces de fleurs annuelles ou les boutures de vivaces avant leur mise en place définitive. Ou encore de faire hiverner des plantes méditerranéennes gélives comme les agrumes ou les lauriers-roses cultivés en pot.
 

Une serre en verre ou en polycarbonate est idéale pour créer sa propre collection d'orchidées, de cactées ou de plantes exotiques en recréant les conditions de températures et d'hygrométrie de leur milieu d'origine. Pas besoin forcément de disposer d'un grand espace ni même d'un jardin. Des mini-serres, disponibles dans le commerce ou à monter soi-même, peuvent aisément trouver place sur un balcon.
 

Au potager, optez plutôt pour des tunnels recouverts de bâches en polyéthylène traité anti-UV, comme ceux que fabriquent la société Pouss'vert, à Loriol (Drôme), sans oublier les châssis particulièrement indiqués pour la réalisation des semis de printemps ou encore les cloches, en verre ou plastique, si vous disposez d'un tout petit espace.
 

Dans tous les cas veillez à aérer convenablement vos abris, en les ouvrant le matin si la journée s'annonce chaude et ensoleillée comme Météo Consult nous l'annonce pour quasiment toute la semaine prochaine, puis en les refermant le soir quand vous rentrez du travail. Si vous n'y prenez garde, l'effet de serre peut s'emballer et la température interieure grimper rapidement au-delà de 40°C! Autre précaution à prendre, vos plantes n'étant plus directement arrosées par la pluie, pensez à vérifier régulièrement qu'elles ne manquent pas d'eau. Elles auront d'autant plus soif que la température est plus élevée dans la serre qu'à l'extérieur. Mais vous pouvez aussi choisir de vous équiper d'un système d'arrosage automatique.
 


Plantez les pommes de terre
 

Sauf pour les régions à climat doux comme le Midi et le littoral Atlantique (où c'est déjà fait depuis 1 mois), la floraison des lilas, déjà amorcée en Ile de France, est, partout ailleurs, le signal qu'attendent les jardiniers pour planter leurs pommes de terre. Mais en montagne, il faudra encore patienter 2 à 3 semaines. Les sols bien réessuyés, avec l'épisode chaud et sec que nous connaissons sont tout-à-fait aptes à recevoir les précieux tubercules que vous acheterez «prégermés» de préférence pour gagner en précocité. Choisissez une parcelle qui n'a pas «reçu» de pomme de terre depuis 3 à 4 ans, surtout si vous utilisez des plants issus de votre précédente récolte, afin de ne pas vous exposer à des attaques de virus. Déposez-les, germes tournés vers le haut, dans des trous d'environ 10 cm de profondeur et distants de 30 à 40 cm sur le rang. L'espace entre deux rangées ne doit pas être inférieur à 60 cm pour faciliter le buttage et limiter la propagation des maladies, comme le mildiou. Dernier point: inutile de semer du lin autour de votre parcelle pour faire fuir les doryphores qui s'en moquent éperdument. En revanche la fleur blanche ou bleu azur de cette plante textile est ravissante pour décorer votre potager.
 


Comment bien ramasser le thym
 

Avec ce temps particulièrement «poussant», certaines plantes aromatiques peuvent déja être consommées. C'est le cas de la ciboulette dont on voit même apparaître les premiers boutons floraux mais aussi de la sariette et du céleri vivaces au parfum si puissant. La menthe, tout juste sortie de terre, doit prendre encore des forces avant d'être effeuillée. Quant à la coriandre ou au persil, sauf si vous avez gardé quelques pieds de l'an dernier qui ne vont d'ailleurs pas tarder à monter à graines, il viennent tout juste d'être semés. Patience donc... Même chose avec le thym dont on surestime trop souvent la capacité de régénération. Pour éviter que votre pied dépérisse à vue d'œil, veillez à ne tailler que les rameaux encore verts. Trop souvent, on commet l'erreur de couper de gros brins de l'année passée, en oubliant que le thym ne bourgeonne pas sur le vieux bois. Résultat, il prend vite un aspect décharné et finit par pérécliter. Si vous êtes un gros consommateur plantez en plusieurs pieds, voire semez carrément un petit rang.
 

 

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