La nouvelle pin-up est-elle féministe ?

By Rédaction en ligne octobre 20, 2016 1216

Ce vendredi soir, la chaîne Arte diffuse le documentaire "Pin-up. La revanche d'un sex-symbol", de Sophie Peyrard, qui retrace l'histoire de ces filles de papier glacé, de leur apparition aux performances des danseuses burlesques d'aujourd'hui. Alors, féministe, la pin-up d'aujourd'hui ?

Tout le monde la connaît. Cette créature au sourire, à l'air coquin et aux jambes interminables. La pin-up des années cinquante, littéralement, "celle qu'on punaise aux murs" ("to pin-up", en anglais), a été des centaines de fois dessinée, photographiée et filmée. Pendant la guerre, c'est elle qu'on peint sur le nez des avions pour soutenir les bombardiers. C'est aussi elle qui, en surjouant la naïveté, conforte les hommes dans leur position virile.

Jusqu'à aujourd'hui, la pin-up et son symbole est adorée, tatouée et détournée et autant qu'elle est détestée. C'est son mythe se propose d'explorer la journaliste Sophie Peyrard, dans un documentaire diffusé ce vendredi, sur Arte. Dans Pin-up. La revanche d'un sex-symbol, on apprend tout, de l'apparition de ces femmes de papier à leur ringardisation par la révolution sexuelle des hippies. Et à leur réapparition, sur scène, grâce aux performeuses néo-burlesques.

 

Pin-up sur scène, féministes dans la vie

Car c'est à la toute fin qu'on trouve dans ce documentaire la partie la plus intéressante : avec ces femmes d'aujourd'hui, qui se font appeler Dita Von Tease, Lolly Wish ou Lada Redstar et qui jouent les pin-up sur scène. Soixante ans après celles des magazines, alors même qu'elles adoptent les positions et les mimiques ultra suggestives des starlettes de l'époque, elle se revendiquent en revanche comme de vraies féministes.

Car la différence aujourd'hui, c'est la conscience de soi. Lada Redstar explique que c'est en jouant la pin-up qu'elle a "payé ses cours à la Sorbonne". Pour Lolly Wish, une blonde plantureuse, "la pin-up se fait plaisir en jouant de ses atouts". La performeuse explique d'ailleurs : "J'ai décidé de m'accepter à 100% avec ce physique qui ne correspond absolument pas à ce que la société veut aujourd'hui d'une femme."

 

Un acte d'émancipation

Pour Juliette Dragon, qui a créé la première école de burlesque parisienne, le débat n'a même plus lieu d'être : "La pin-up des années cinquante est une femme qui accepte d'attendre que l'homme décide, détaille-t-elle à Grazia. Aujourd'hui, la pin-up est pleinement consciente. Elle choisit elle-même d'adopter ces codes, de se les réapproprier et de les détourner."

Pendant ses cours, la danseuse apprend d'ailleurs à ses élèves la "Bettie Boop position" ou la "pin-up attitude". Et assume complètement : "Aujourd'hui, on peut jouer la pin-up quelque soit son corps, son âge et sa couleur de peau, indique Juliette Dragon. On choisit d'en être une quand on en a envie. C'est un acte militant, un acte d'émancipation."

Pour s'en convaincre, rendez-vous sur Arte. Voire sur scène. l'important, comme dit Juliette Dragon, de toute façons : "c'est l'envie". 

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