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Touwensa (Agences). Mokhtar TRIKI
Plus que jamais, les Ferrari de collection font fantasmer les collectionneurs du monde entier. Depuis quelques années, leur cote ne cesse d'affoler les compteurs. Dans le cœur des amateurs, certains modèles, principalement de compétition, occupent une place à part. C'est ainsi qu'une Ferrari 250 GTO a franchi une nouvelle marche l'an dernier, changeant de mains contre près de 35 millions de dollars dans une vente de gré à gré. Certains experts lui prédisent un avenir radieux. Dans les dix prochaines années, ils parient sur une hausse de 30 à 80 % de son prix actuel. C'est que la GTO n'est plus vraiment une automobile. Cette Joconde sur quatre roues produite à seulement 36 exemplaires est le symbole de la suprématie de la maison de Maranello dans les épreuves sportives, entre 1962 et 1964.
Plus de 20 millions d'euros
Dans le cadre d'enchères publiques, le record était détenu depuis août 2011 par le prototype de la Ferrari 250 TR de 1957. Cette machine de compétition avait été adjugée 16,39 millions de dollars par la maison Gooding & Company. Ce record a été pulvérisé lors des traditionnelles vacations qui se sont déroulées le week-end du 15 août à Pebble Beach, en marge du concours d'élégance annuel. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la performance n'est pas passée entre les mains d'un autre modèle de compétition mais d'une voiture de route. Depuis janvier dernier, le record appartenait à une 250 GT Spider California châssis long de 1958, vendue 8,25 millions de dollars. Les décapotables portant l'emblème du cheval cabré ont le vent en poupe puisque c'est une 275 GTB/4 Spider NART de 1967 qui a délogé son aînée de son piédestal. L'exemplaire présenté lors de la vacation de la maison RM Actions a déjoué tous les pronostics les plus optimistes en atteignant la somme rondelette de 27,5 millions de dollars, l'équivalent de 20 315 000 euros! Aucune raison objective n’explique ce prix très élevé. Il semble qu'il ait été porté artificiellement à ce niveau. Ceux qui ont suivi à la vente ont assisté incrédules à un terrain de jeu où le million de dollars était l'unité de compte. Reste que cette berlinette 275 GTB/4, décapsulée en 1967 par le carrossier italien Scaglietti à la demande de Luigi Chinetti, le dynamique importateur de Ferrari aux Etats-Unis et le patron de l'écurie de compétition NART (North American Racing Team), est encore plus rare qu'une 250 GTO. Produite qu'à seulement dix unités, elle n'a jamais figuré au catalogue officiel Ferrari.
Le refus de Ferrari de la reconnaître officiellement explique-t-il un tel prix? A moins que cette folie renvoie au fait que Steve McQueen apparaisse au volant d'un spider NART dans «L'affaire Thomas Crown». Reste que le modèle de la vente portant le numéro de châssis 10709 n'avait jamais changé de mains depuis son acquisition par Eddie Smith Sr en 1968. Le produit de la vente de cette Ferrari mythique a été versé à une œuvre caritative.
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