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Selon l’édition Printemps 2023 du Rapport de suivi de la situation économique de la Tunisie réalisé par la Banque mondiale, la reprise économique tunisienne a ralenti en 2022. Parallèlement, le déficit des échanges courants et le déficit budgétaire ont augmenté dans un contexte de hausse mondiale des prix énergétiques et alimentaires, et un nombre croissant de personnes en âge de travailler sont restées inactives en raison d’une diminution des perspectives d’emploi, indique la banque mondiale ce jeudi 30 Mars sur son site.
Le rapport reconnaît le potentiel important de la Tunisie, mais note que la reprise économique postCOVID du pays reste modérée (le PIB réel a progressé de 2,5 % en 2022). En cause, le rythme actuel des réformes économiques qui génère des barrières réglementaires freinant la croissance. Par ailleurs, le rapport souligne que la réforme des subventions à l’énergie pourrait faciliter la gestion de la crise macro-budgétaire, améliorer la viabilité financière des entreprises publiques, et stimuler la transition écologique.
Intitulé Réformer les subventions à l’énergie pour une Tunisie plus durable, le rapport anticipe un taux de croissance du PIB d’environ 2,3 % en 2023, sous réserve d’une incertitude significative et en fonction de l’évolution des conditions financières et de la progression des réformes structurelles. Le rapport recommande l’adoption et la mise en œuvre d’un programme de réformes nécessaire pour répondre aux besoins de financement externe de la Tunisie et d’encourager une croissance économique durable.
« L’économie tunisienne demeure sous pression. Il est urgent de réformer pour améliorer l’environnement économique et renforcer la concurrence. Les plans du gouvernement visant à diminuer les subventions à l’énergie constituent un pas dans la bonne direction ; il est par ailleurs vital de les mettre en œuvre rapidement et d’adopter des politiques complémentaires propres à assurer les conditions d’une reprise durable », déclare Alexandre Arrobbio, Directeur Pays de la Banque mondiale pour la Tunisie.
La partie A du rapport analyse les répercussions de la hausse mondiale des prix des marchandises sur l’économie du pays. Cette augmentation a accru le déficit commercial qui est passé de 10,2 % du PIB à 15 % en 2022, la part de l’énergie et des aliments représentant 69 % du déficit. L’inflation mondiale a également entraîné une hausse des subventions accordées aux consommateurs, particulièrement dans le domaine de l’énergie, exerçant ainsi une pression sur le budget et la dette publique. Disposant d’un accès limité au financement international, la Banque centrale de Tunisie a continué de refinancer le secteur bancaire national par l’achat d’obligations du Trésor. Le financement local de la dette reste préoccupant, l’inflation ayant atteint son plus haut niveau depuis trente ans (en raison de la hausse mondiale des prix).
La partie B insiste sur l’importance de réformer les subventions à l’énergie, de plus en plus coûteuses pour la Tunisie. Alors qu’elles atteignaient en moyenne 2,1 % du PIB ces dix dernières années, elles ont bondi à 5,3 % en 2022. La suppression des subventions énergétiques contribuerait à régler la crise macro-budgétaire, mais permettrait également d’améliorer la performance du secteur de l’énergie et de stimuler la production d’énergie renouvelable. Le rapport souligne par ailleurs la nécessité de minimiser l’impact de la réforme sur les populations les plus vulnérables, par exemple en instaurant une palette de mesures, telles que des tarifs stables pour l’électricité et le gaz réservés aux ménages à faible revenu, et des transferts permettant de compenser leurs charges financières pendant la transition. Enfin, accompagner la réforme en instaurant des programmes visant à aider les entreprises et les ménages à investir dans l’efficacité énergétique et l’autoproduction d’énergie renouvelable contribuerait à atténuer la pression inflationniste, à préserver la compétitivité économique et à soutenir la transition verte.
D’après Communiqué
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