Européennes 2014 : l'Europe sous le choc après le triomphe du FN et de l'Ukip

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

L'Europe était sous le choc ce lundi après le "séisme politique" provoqué par le triomphe du Front national (FN) et des europhobes de l'Ukip en Grande-Bretagne.

"Séisme politique", titre ce lundi 26 mai le "Frankfurter Allgemeine Zeitung". Le quotidien allemand fait sa une, comme la quasi-totalité des médias germaniques et de la presse européenne, sur le triomphe du Front national. Une victoire qui marque le rejet de l'Europe de Bruxelles et des élites nationales au pouvoir.
 

Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, s'est dit "inquiet" de la victoire du FN. Interrogé pour savoir s'il s'agissait d'un "parti raciste", il a répondu : "Oui, et je pense que nous devrions être inquiets face à de tels développements dans le reste de l'Europe".
 

En dépit de cette forte poussée de l'extrême droite et des eurosceptiques sur le vieux Continent, la droite conservatrice garde toutefois le plus grand nombre d'élus au Parlement des 28.
 

Tirant les premières leçons de ce vote historique, le Premier ministre français, Manuel Valls, a réclamé lundi matin une "réorientation" de l'Union européenne. "Je suis convaincu que l'Europe peut être réorientée pour soutenir davantage la croissance et l'emploi, ce qu'elle ne fait pas depuis des années".
 

Les europhobes de l'Ukip sont arrivés largement en tête au Royaume-Uni avec un score historique de 29% et ont obtenu 23 des 74 députés européens du pays. "Vous n'avez pas fini d'entendre parler de nous", a lancé, triomphant, son chef de file Nigel Farage, à un an des législatives.
 

En France, profitant de l'impopularité record des socialistes au pouvoir, le Front national de Marine Le Pen est devenu le premier parti avec un score historique de 24,96%. Il décrocherait 24 sièges sur les 74 accordés à la France.
 

Le FN devance largement l'opposition de droite UMP (20,8%), alors que le Parti socialiste subit une nouvelle déroute avec moins de 14% des suffrages. Marine Le Pen a immédiatement appelé le président François Hollande à "organiser des nouvelles élections".
 

Selon des résultats communiqués par le Parlement européen, et qui restaient toujours provisoires lundi en début de matinée, les conservateurs du Parti populaire européen (PPE) sont en tête avec 212 sièges sur 751, contre 186 pour les socialistes. Les Libéraux obtiendraient 70 eurodéputés, suivis par les Verts (55). Les quatre partis pro-européens passent de 612 à 523 sièges.
 

Quant aux différents partis europhobes, qui ne constituent pas un bloc homogène, ils compteraient au total plus de 140 députés.
 

 

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