Canada: fusillade au Parlement, un tireur abattu, la traque continue

Touwensa. Agences-  La police canadienne a abattu un tireur au Parlement mercredi à Ottawa et recherchait toujours possiblement deux autres individus armés, après qu'un agent de sécurité posté à l'extérieur a été grièvement touché, deux jours après l'assassinat "terroriste" d'un militaire au Québec.

Le centre de la capitale fédérale Ottawa a été totalement bouclé peu après 10h00 locale (14H00 GMT) après qu'au moins un homme "portant un fusil de chasse", selon des témoins, a tiré sur un soldat, en poste devant le monument aux morts se trouvant à proximité du Parlement.
 

Gravement blessé, l'homme a été évacué par des ambulanciers qui avaient au préalable pratiqué un massage cardiaque, selon un journaliste de l'AFP sur place.
 

Rapidement, des dizaines de commandos lourdement armés ont été acheminés dans le centre-ville d'Ottawa où des tirs ont été rapportés à trois différents endroits, dont le monument au mort, le Parlement et aux abords d'un centre commercial. L'attaque a été menée par un et jusqu'à trois assaillants, selon des policiers.
 

Selon différents témoignages, le ou les tireurs ont d'abord fait feu sur l'un des deux agents stationnés devant le monument aux morts, avant de s'emparer d'un véhicule officiel sous la menace afin de s'approcher jusqu'aux portes du Parlement, un périmètre uniquement réservé aux véhicules autorisés et de police. Ils se seraient ensuite rués à l'intérieur du bâtiment central où siègent les députés et sénateurs.
 

Un peu après, une forte détonation a été entendue, aussitôt suivie d'un tir nourri des policiers, selon une vidéo d'un journaliste du Globe and Mail présent dans l'enceinte et filmée avec son téléphone portable.
 

"Un homme est entré dans le Parlement en courant. Il était poursuivi par des policiers armés de fusils qui criaient à tout le monde de se mettre à couvert", a raconté à l'AFP Marc-André Viau, un employé du Parlement qui estime avoir dénombré "une vingtaine de coups de feu" tirés dans l'enceinte.
 

- Alerte terroriste -
 

Le Premier ministre Stephen Harper, dont les bureaux se trouvent dans la zone bouclée, a été évacué et est "sauf", a indiqué son porte-parole. Les chefs de l'opposition, Thomas Mulcair pour le NPD (gauche) et Justin Trudeau du Parti libéral ont également été placés en lieux sûrs.
 

Les habitants du centre d'Ottawa ont reçu la consigne de s'éloigner de leurs fenêtres car, selon la Gendarmerie royale du Canada, un tireur s'est "probablement" retranché sur le toit du Parlement. Des tireurs d'élites ont été aperçus sur les toits alentours, notamment celui du Musée des beaux arts.
 

Mercredi, les bases militaires ont été fermées et les militaires ont reçu l'ordre de rester confinés sans uniformes, selon des médias.
 

Les autorités canadiennes avaient relevé mardi d'un cran le niveau d'alerte terroriste, de bas à moyen, pour la première fois depuis 2010.
 

Cette décision intervenait après la mort d'un militaire à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec, fauché volontairement par un jeune de 25 ans qui avait ensuite été abattu par la police. Cette agression a été qualifiée d'acte terroriste par le gouvernement canadien.
 

Cet attentat était le premier lié à l'extrémisme islamiste de l'histoire du Canada.
 

Identifié par les services de renseignement comme l'un des 90 Canadiens présents sur le sol national et soupçonnés de vouloir fomenter des attentats, son auteur, Martin Rouleau-Couture, avait été arrêté en juillet par les autorités alors qu'il était sur le point de partir en Turquie.
 

Sur ces 90 individus suivis par les services de renseignement et la police, 80 sont revenus récemment de zones de guerre, et plus spécialement d'Irak et de Syrie, avait indiqué au début du mois le gouvernement canadien.
 

Ottawa avait alors appelé la population à la plus grande vigilance face à de possibles actes radicaux sur son sol après avoir rallié la coalition emmenée par les Etats-Unis pour combattre le groupe Etat islamique en Irak.
 

Le ministre de la Sécurité publique Steven Blaney avait alors assuré que ces suspects, enrôlés dans des "groupes terroristes", voulaient "réaliser des actes terroristes" au Canada, tout en affirmant qu'aucune menace n'était imminente.
 

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