Ferry en feu : plus de 180 personnes encore bloquées à bord

Touwensa.Agences-  251 passagers ont déjà été évacués du bateau Norman Atlantic, en perdition dans l'Adriatique depuis dimanche. Les opérations de sauvetage se poursuivent ce lundi matin.

Ballottées par une mer démontée, dans le froid et dans la fumée encore épaisse de l'incendie désormais circonscrit, 188 personnes sont toujours bloquées lundi matin à bord d'un ferry, théâtre d'un incendie dimanche, dans le canal d'Otrante, entre la Grèce et l'Italie.
 

Sur les 478 personnes à bord du Norman Atlantic (422 passagers et 56 membres d'équipage), 290 ont déjà été évacuées, récupérées par les hélicoptères et les navires envoyés sur place, selon un dernier bilan communiqué par la marine militaire italienne, qui coordonne les secours. Ses militaires, aidés des autorités maritimes grecques, se sont relayées depuis hier pour venir au secours des passagers pris au piège du navire en flammes. Pour l'heure, le sinistre a fait un mort, un passager grec. Les premiers rescapés sont arrivés dans la nuit de dimanche à lundi à Brindisi, dans le sud-est de l'Italie, à environ 40 milles (environ 75 km) de la position estimée du ferry en mer Adriatique.
 

Vaste opération de sauvetage en mer
 

Au total, six hélicoptères de la marine italienne ont assuré les évacuations, avec un maximum de six ou sept personnes par rotation et des conditions encore plus délicates de nuit. Mais les dernières personnes secourues l'ont été à bord d'une navette des gardes-côtes, sans intervention d'un hélicoptère. De son côté, un navire marchand, le Spirit of Piraeus, est arrivée ce lundi matin avec 49 rescapés à son bord sur la ville de Bari, située à une centaine de kms plus au nord, dans la région des Pouilles en Italie. Un avion de transport militaire de l'armée de l'air grecque, arrivé dans la nuit en Italie, devait pouvoir transférer les rescapés grecs vers leur pays.
 

Parallèlement, les autorités italiennes ont mobilisé quatre remorqueurs dans le but de conduire le Norman Atlantic à Brindisi. Cette opération pourrait se faire une fois les passagers et les membres d'équipage évacués, mais les autorités envisagaient aussi un remorquage vers l'Albanie, plus proche, en cas de besoin.
 

Le Norman Atlantic, qui effectuait la liaison entre Patras, dans l'ouest de la Grèce, et le port italien d'Ancône, se trouvait à 35 miles nautiques au nord-ouest de Corfou lorsqu'il a lancé un signal de détresse. L'incendie s'est déclaré, apparemment dans le garage. Les secours, remorqueurs, bateaux anti-incendie, hélicoptères, sont arrivés en masse dimanche matin d'Italie et de Grèce, puis dans l'après-midi d'Albanie, dont le ferry dérivait vers les côtes, tandis que différents navires commerciaux se déroutaient pour porter secours.
 

«Comme des rats»
 

La compagnie Anek a indiqué qu'à bord du ferry se trouvaient principalement des Grecs (268), des Turcs (54) des Italiens (44), des Albanais (22) des Allemands (18), des Suisses (10), des Français (9) mais aussi des Russes, Autrichiens, Britanniques ou Hollandais. Le ministère des Affaires étrangères français a de son côté recensé dix de ses ressortissants sur le navire. «Aucune victime française n'est à déplorer à cette heure», a indiqué le Quai d'Orsay.
 

Le Norman Atlantic, construit en 2009 et mesurant 186 mètres de long, peut accueillir 492 passagers, selon des sites spécialisés. Par ailleurs, selon Carlo Visentini, qui dirige la société italienne propriétaire du ferry, celui-ci venait de passer avec succès une récente inspection, consécutive à une réparation sur une porte coupe-feu défectueuse. L'inspection a eu lieu le 19 décembre dans le port grec de Patras. «Des essais ont confirmé que le navire était en parfait état de marche», a-t-il dit à l'agence de presse italienne ANSA.
 

Sur Europe 1, un passager français toujours bloqué à bord du navire dimanche soir a confié son angoisse. «Nous avons peur, très peur. Nous sommes frigorifiés, nous sommes très très fatigués», a expliqué Jean-Philippe Demarc. «Nous nous sommes procurés une couverture et nous essayons tous de nous mettre côte à côte pour nous réchauffer», a raconté le naufragé qui dit avoir «peur de brûler». «Le bateau a l'air de tenir, tout à l'heure il penchait dangereusement sur le côté», a-t-il ajouté.
 

Des passagers joints par les medias grecs semblaient un peu plus tôt moins effrayés par le feu lui-même, évoquant des flammes «qui diminuent», que par leur situation très difficile au milieu de la mer déchaînée. «Nous sommes tous sur le pont, nous sommes mouillés, nous avons froid, nous toussons à cause de la fumée, il y a des femmes, des enfants et des personnes âgées», a ainsi indiqué à Mega un de ces passagers, Giorgos Styliaras. «Nos chaussures commençaient à fondre, dans la cabine de réception», a raconté au même média un autre passager.
 

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