Une ancienne reine de beauté turque, Merve Büyüksaraç, a dû témoigner devant un tribunal d'Istanbul pour avoir prétendument insulté le président Recep Tayyip Erdogan dans une poésie qu'elle a partagée sur son compte Instagram.
 

Une agence de presse turque locale a rapporté mercredi que la poésie partagée par Merve Büyüksaraç, Miss Turquie 2006, était en fait une adaptation des paroles de l'hymne national turc et proférait des insultes dirigées contre Erdogan. L'ex-miss a précisé au tribunal d'Istanbul qu'elle n'avait pas eu l'intention d'insulter le président, selon le journal Zaman.

«Je n'ai pas personnellement adapté la poésie intitulée «la Poésie du Chef». Je l'ai partagée parce que c'était drôle. Je n'ai pas eu l'intention d'insulter  Erdogan» a-t-elle précisé à la barre.

Le modèle a avoué qu'elle avait supprimé son poste après qu'elle a été avertie qu'il pouvait déclencher une poursuite judiciaire. Sur les réseaux sociaux la jeune femme poste d'ordinaire des choses beaucoup moins politisés... des photos d'elle. Son téléphone a été saisi pour les besoins de l'enquête et la modèle est soumise à un contrôle judiciaire le temps que les juges rendent leur décision.

La Turquie ordonne fréquemment des coupures de couverture médiatique sur des publications controversées. Le pays a fait face à une polémique à la répercussion mondiale après avoir temporairement bloqué Twitter et YouTube l'année dernière. Les deux plateformes internet ont été utilisées par les adversaires d'Erdogan pour poster des accusations de corruption dans son premier cercle.

La Turquie a aussi bloqué ce mercredi la publication de rapports qui expliquaient que les services secrets turcs avaient livrés des armes aux rebelles islamistes syriens l'an dernier. De plus, les sites web partageant la nouvelle couverture du magazine satirique français Charlie Hebdo, qui représente le prophète Mahomet, ont été bloqués.