A la découverte de la ville de Thyez (Haute Savoie): Une nature généreuse et somptueuse

Touwensa (Mokhtar TRIKI)

Thyez était une importante agglomération gallo-romaine dans la moitié du premier siècle avant Jésus-Christ jusqu’à la fin du 3ème siècle. La commune de THYEZ, située au cœur de la Vallée de l’Arve en Haute-Savoie, dans l’arrondissement et le canton de Bonneville, s’étend sur 981 hectares. Elle se situe à 45 km de Chamonix, 50 km d’Annecy et 35 km de Genève. Adossée au nord contre le Mont Orchex, la commune est bordée au sud par le lit de l’Arve et limitée à l’est et à l’ouest par des tracés rectilignes conventionnels qui la séparent de Cluses et de Marignier. Son altitude est comprise entre 475 mètres et 1343 mètres au sommet du Mont d’Orchex.

Le Chateau de la Crête devenu Mairie
 

ancienne mairieEn 1221-1222, Rodolphe de Lucinges, sénéchal du Faucigny, donne à la Chartreuse du Reposoir sa vigne de la Crête.
 

En 1233, l’évêque de Genève Aimon de Grandson notifie la donation, non plus d’une vigne, mais de toute la terre de la Crête faite aux Chartreux par le susdit Rodolphe.
 

Le coteau était réputé pour son exposition favorable à la culture de la vigne.
 

Un si grand domaine, même éloigné du Reposoir était une aubaine pour les Chartreux. Afin d’éviter de devoir transporter le fruit de la terre par des chemins souvent inondés par les crues de l’Arve, il leur a fallu construire une bâtisse.
 

C’est ainsi que commence l’histoire du Château de la Crête, cellier des Chartreux pendant des siècles.
 

Pendant la Révolution, le Château connaîtra toutes les vicissitudes de cette période troublée.
 

En 1792, la municipalité provisoire de Thyez en présence de l’administration chambérienne « s’en fut violer à la Crête l’immunité ecclésiastique et le septième commandement de Dieu » (archives de la Chartreuse du reposoir).
 

Le 7 Floréal an III (7 avril 1793), la nation vendit le domaine de la Crête au citoyen J.M. THEVENET de Bonneville qui le revendit le lendemain à Joseph BROCHIERDE Panissage (Isère). Dès lors, la Crête a eu divers propriétaires successifs parmi lesquels Monsieur François CURT de Cluses et Monsieur Claude HUDRY de Châtillon.
 

Par délibération du 24 avril 1846, l’administration de Thyez demanda l’avis de Monsieur l’Intendant de la Province sur le projet d’acquisition du Château de la Crête pour en faire la « Maison Commune », l’achat de ce bâtiment s’avérant moins coûteux qu’une construction neuve. L’avis de l’Intendant allait dans ce sens. Le Château comptait un nombre de salles suffisant pour l’usage auquel il était destiné :
 

Une grande remise pour l’entrepôt de la pompe et de ses accessoires,
 

Une grande salle pour l’école des garçons avec un logement pour le maître d’école,
 

Une salle pour l’école des filles avec un logement pour l’institutrice,
 

Une salle pour les réunions du Conseil et un « cabinet » pour les archives,
 

Une grande pièce pour le dépôt des gruyères,
 

Le premier étage pour un presbytère avec bûcher, four et fontaine.
 

Monsieur Claude HUDRY vendit donc le domaine à la commune le 29 septembre 1847 pour la somme de « 7500 livres nouvelles »
 

La rénovation
 

nouvelle mairie désormais propriétaire du Château de la Crête, devenu mairie, les municipalités successives veilleront au maintien de ce patrimoine.
 

En effet, outre sa fonction de service public, une mairie et son environnement  contribuent à l’image de la commune.
 

Devant le développement économique et démographique de la cité, à compter de 1990, le Conseil Municipal prend la décision de rénover l’ensemble du bâtiment.
 

La libération des locaux de la Poste et des appartements de fonction des institeurs permettent ainsi de consacrer tous les étages aux services municipaux.
 

Seuls restent d’origine les murs du « château » et les escaliers intérieurs. La poutraison de la charpente et la toiture, restaurées au début du 20ème siècle suite à un incendie, son également conservées en l’état. Les travaux permettront même de redécouvrir une grande salle voûtée, murée et obstruée par des aménagements du siècle précédent.
 

Le 12 septembre 1997, soit trois demi-siècles après son acquisition, la Mairie transformée et son parvis sont officiellement inaugurés.
 

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