*  Dans vos massifs de fleurs

Plantez crocus, narcisses et jonquilles. Avec les si bien nommées perce-neige et autres nivéoles (du latin nix, nivis qui signifie neige), ces liliacées sont les véritables ambassadrices du printemps. En ornant pelouses, rocailles, massifs et sous-bois de leurs éclatants motifs blancs, mauves ou jaunes d'or, elles sonnent véritablement la fin de la pause hivernale, cette sorte de chômage technique que la nature impose chaque année au jardinier. Mais nous n'en sommes pas encore là, loin s'en faut. Il y a tant de choses à faire en cette saison que les week-ends paraissent souvent bien trop courts pour tout mener de front. Surtout si la pluie se met de la partie! Sans compter que depuis le passage de l'équinoxe, on ne peut plus guère profiter des longues soirées d'été pour «donner un petit coup au jardin» après le travail. Raison de plus pour ne pas perdre de temps.

En mettant vos bulbes en terre dès maintenant, quand le sol est encore chaud et praticable, vous bénéficierez de conditions de travail meilleures que si vous le faites plus tard en saison (avant les premières grosses gelées) sur une terre détrempée, comme ce fut le cas l'an passé. En outre vos plantes, bien installées avant l'hiver, développeront de plus beaux caïeux, les futurs bulbes que vous laisserez en terre tout l'été ou replanterez l'automne prochain pour obtenir une nouvelle floraison au printemps… 2015. Pour mettre toutes les chances de votre côté munissez-vous d'un transplantoir, petite pelle pointue à main, ou d'un plantoir à bulbes (instrument qui découpe un petit tronçon de terre cylindrique) et enterrez vos bulbes à trois fois leur hauteur, sans toutefois dépasser une profondeur de 20 centimètres.

Perce-neige et crocus se plantent typiquement isolés ou en groupes, en bordure de massif, en rocailles ou sur votre pelouse. Dans cette situation, ils peuvent rester en place indéfiniment, à condition de ne pas tondre leurs feuilles encore verte lorsque la floraison est passée. Faites de même avec vos narcisses et jonquilles qui sont du plus bel effet dans l'herbe vert tendre d'avril. À noter que ces plantes sont identiques d'un point de vue botanique. Les jonquilles des jardins sont en réalité des «narcisses jaunes» ou «trompettes» ainsi nommés en raison de leur longue couronne centrale évasée. Elles appartiennent à l'espèceNarcissus pseudonarcissus, tout comme leur homologue sauvage dont les pétales jaunes vifs illuminent les prés humides au printemps. Pour ajouter un peu plus à la confusion, le narcisse jonquille (Narcissus jonquilla) est, malgré son appellation, différent des précédents. Ses tiges sont surmontées d'un petit bouquet de deux à cinq fleurs aux pétales jaunes d'or. Citons également deux autres espèces, le narcisse miniature (Narcissus cyclamen) et celui des poètes (Narcissus poeticus) que l'on trouve également à l'état sauvage, notamment en montagne, et qui font merveille en pleine terre, mais aussi en pot ou jardinière.

*  Au potager

Blanchissez cardons, céleris et chicorées. C'est bien connu, le blanchiment permet d'adoucir le goût et la texture de nombreux légumes en réduisant fortement leur amertume et en les rendant plus tendres pour nos palais délicats. La chicorée frisée ou scarole est l'exemple type. La meilleure solution consiste à relever les feuilles et à les attacher au moyen d'un morceau de ficelle ou de raphia, une semaine environ avant leur date de consommation présumée. Ainsi plongées dans l'obscurité, les jeunes feuilles du cœur auront tôt fait de s'étioler. Vous pouvez également recouvrir vos pieds de salade avec des soucoupes de pot de fleur de préférence en plastique plutôt qu'en terre afin de ne pas écraser les feuilles. Inconvénient: ces ustensiles ont tendance à être emportés par le vent, fréquent en automne. Il existe également des cloches en plastique opaque disponibles en jardinerie mais d'un coût élevé comparativement au prix d'une salade. Céleris branches et cardons sont logés à la même enseigne, sauf que le temps de jaunissement est beaucoup plus long: entre trois et cinq semaines. Dans les deux cas, procédez par temps sec pour limiter les risques de pourriture en enlevant les feuilles abîmées puis en liant les feuilles restantes avec une solide ficelle. Vous pouvez également «habiller» vos cardons en les ceignant de carton ondulé recouvert de plastique en guise de protection contre la pluie. Les légumes blanchis se conservant moins bien, veillez toujours à les blanchir au fur et à mesure de vos besoins afin de pas être obligés de tout manger d'un coup!

* Sur vos terrasses, balcons et vérandas

Cessez d'arroser vos amaryllis. Pour fleurir, ces magnifiques plantes d'appartement originaires d'Amérique

tropicale, que vous avez laissé prospérer tout l'été dans un coin ombragé de votre terrasse ou de votre balcon, ont besoin de subir un stress hydrique sévère.

Poursuivez ce régime sans eau jusqu'à ce que leurs feuilles aient complètement séché. Une fois celles-ci coupées de manière franche à 2-3 centimètres au-dessus du bulbe, reprenez progressivement les arrosages.

La reprise des apports d'eau va enclencher un nouveau cycle reproductif. Trois mois plus tard, si tout se passe bien vos Hippeastrum- c'est leur nom savant- embelliront votre intérieur de leurs sublimes fleurs blanches, roses ou rouge vif.