Les confidences de Hollande parasitent le début d'inventaire du quinquennat

By Rédaction en ligne octobre 13, 2016 440

Les deux plus hauts magistrats seront reçus à l'Elysée après des propos polémiques de Hollande



Le livre de confidences de François Hollande à des journalistes a suscité mercredi une cascade de réactions qui ont parasité le travail d'inventaire de son quinquennat ébauché dans l'Obs.

Avant même sa parution jeudi, l'ouvrage des reporters du Monde issu de conversations avec le président de la République et l'interview accordée à l'hebdomadaire auront déjà essuyé le feu roulant des critiques et provoqué leur lot de commentaires.

François Hollande devrait recevoir mercredi soir les deux plus hauts magistrats de France, le premier président et le procureur général de la Cour de cassation, en quête d'explications après avoir vu l'institution judiciaire taxée de "lâcheté".

A quelques heures du premier débat de la primaire de droite jeudi soir, l'une des sept candidates, Nathalie Kosciusko-Morizet, a brocardé les confidences de M. Hollande. "On a envie de demander quand est-ce qu'il arrête de se confesser. Et puis quand est-ce qu'il travaille surtout ?", a-t-elle lancé.

"Cette obsession de faire lui-même la chronique de son quinquennat (...) avec des fausses confidences, c'est quelque chose qui me surprend pour l'exercice de la fonction présidentielle", a renchéri le président du MoDem, François Bayrou.
Le président, qui se décrit en "spectre de l'Elysée", se montre particulièrement sévère envers son adversaire de 2012, Nicolas Sarkozy, "le petit De Gaulle" dont il fustige la "grossièreté", la méchanceté", le "cynisme".

M. Hollande qualifie aussi de "trahison" la révélation du terme "sans-dents" par son ex-compagne, Valérie Trierweiler, dans son livre "Merci pour ce moment". "Je lui ai dit : je vois les gens qui viennent vers moi dans les manifestations, ce sont des pauvres, ils sont sans dents", explique le chef de l'Etat.

Mme Trierweiler a en retour publié, dans deux tweets, un SMS attribué à M. Hollande et datant de 2008 dans lequel il utilise cette expression.

Ce flot de confidences a quelque peu occulté sa longue interview à L'Obs.

Titré "Je suis prêt", l'entretien sonne comme une nouvelle étape vers une candidature à un second mandat alors que le président a choisi d'attendre décembre pour dévoiler ses intentions.

Le chef de l'Etat, qui assure avoir "mené une politique de gauche", dit comprendre "l’intransigeance" de ses électeurs de 2012 même s'il "n'admet pas les procès en trahison".

Il demande à être jugé non pas à l'aune de ce qu'il avait "promis", même s'il est "prêt à l'inventaire" sur ses 60 engagements de 2012, mais de son action "dans le contexte que chacun connaît avec ce que proposent ceux qui prétendent nous remplacer".

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