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"Les deux favoris n'ont que des coups à prendre"
Le premier grand oral des candidats à la primaire de droite se déroulera ce jeudi soir sur TF1, avec les thèmes économique et régalien à l'ordre du jour.
Chacun des septs candidats disposera d'environ quinze minutes pour s'exprimer, une minute pour répondre aux questions et 30 secondes pour répondre aux interpellations.
Les téléspectateurs pourront de leurs côtés réagir en temps réel aux interventions des candidats via l'application gratuite GOV, entre 21h et 23h30 en leur attribuant des bons et mauvais points.
Cette intervention télévisée doit être "un débat, pas un pugilat comme aux États-Unis", ce qui "donnerait une image désespérante de la vie publique", a commenté Thierry Solère, président du comité d'organisation de la primaire, en référence à la vulgarité inédite du duel américain Clinton-Trump.
Jusqu'ici, Alain Juppé, 71 ans, est en tête grâce à une campagne pondérée et à son image de rassembleur, appréciée par la droite modérée, le centre et même une partie de la gauche.
Candidat favori des sympathisants de la droite et du centre (75% d'opinions favorables), mais aussi des Français dans leur ensemble (55%), selon un sondage mercredi, le maire de Bordeaux (sud-ouest) conserve une nette avance sur son grand rival Nicolas Sarkozy.
Candidat autoproclamé "du peuple" contre "les élites bien-pensantes", à la ligne très droitière, l'ex-chef de l'Etat de 61 ans, au pouvoir de 2007 à 2012, recueille lui 55% d'opinions favorables dans son camp et seulement 28% au sein de la population.
Ce sont finalement les "petits" candidats qui ont le plus à gagner lors du débat de jeudi, estime Gaël Sliman, président de l'institut de sondages Odoxa.
Ainsi, deux ex-ministres quadragénaires, "Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet, peuvent gagner en crédibilité", juge Gaël Sliman. Quant à l'ex-Premier ministre François Fillon, dont le discours "peine à imprimer" malgré sa stature, il pourra, selon le politologue, faire entendre sa petite musique libérale.
En revanche, "les deux favoris n'ont que des coups à prendre", met-il en garde.
Alain Juppé, qui souffre d'une image d'homme froid et hautain, "ne doit pas donner le sentiment d'avoir déjà gagné, il doit se placer au-dessus de la mêlée", juge le spécialiste de l'opinion publique. Nicolas Sarkozy, dont le discours droitier hérisse une partie de son camp, risque quant à lui "d'avoir tous les autres contre lui", selon l'analyste.
(avec agence)
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