L'Union Africaine adopte une charte "historique" pour la sécurité maritime

By Rédaction en ligne octobre 17, 2016 639

Un soldat de la marine française à bord du vaisseau "Commandant Birot" participe à un exercice anti-piraterie le 20 févrie 2014 à Accra.

 

Au moins 27 attaques de bateaux ont été recensées par l'Organisation maritime internationale depuis avril

Plus de 40 pays africains, réunis en sommet samedi à Lomé à la demande de l'Union Africaine, ont adopté une charte contraignante sur la sûreté et la sécurité maritime.

"Nous nous félicitons de l’adoption et de la signature de la charte sur la sécurité et la sûreté maritime et le développement en Afrique", a annoncé le président congolais Denis Sassou Nguesso en conclusion du premier Sommet de l'UA sur la sécurité des mers. "Ce geste est on ne peut plus historique dans la vie de notre continent", confronté à une recrudescence des trafics et de la piraterie maritime, a-t-il ajouté.

Le président tchadien a rappelé que sur "54 pays que compte l'Afrique, 38 sont des Etats côtiers". 90% des importations et exportations transitent par la mer et un nombre important des corridors commerciaux maritimes les plus stratégiques se trouvent dans l'espace maritime africain, selon lui.

43 pays sont représentés dans la capitale togolaise, dont 18 par leur chef d'Etat, sur les 54 pays que compte l'Union africaine.

"Les enjeux ne sont pas seulement africains, ils concernent également nos partenaires stratégiques et la communauté internationale dans son ensemble", a déclaré à son tour Faure Gnassingbé, président togolais et hôte la rencontre.

Alors que la situation s'est apaisée dans le Golfe d'Aden, à l'est du continent, c'est désormais le Golfe de Guinée - et ses 5.700 km de côtes - qui fait figure de nouvel épicentre de la piraterie maritime en Afrique.

Au moins 27 attaques de bateaux (vols, kidnappings ou tentatives échouées) ont été recensées par l'Organisation maritime internationale (OMI) depuis avril sur les côtes d'Afrique de l'Ouest, particulièrement au large du Nigeria, contre deux seulement en Afrique de l'Est.

Du Sénégal à l'Angola, les 17 pays du golfe de Guinée - dont les capacités de surveillance et de défense maritime sont limitées et disparates - tentent depuis quelques années de renforcer leurs moyens d'intervention et de mettre en place une collaboration régionale plus étroite.

Des centres de coordination régionaux commencent à apparaître, mais les progrès sont lents et les moyens limités, d'où l'idée de se doter d'une charte contraignante, qui instituerait notamment un mécanisme de financement.

La France est présente depuis 1990 dans les eaux internationales d'Afrique de l'Ouest, notamment pour protéger ses quelque 80.000 ressortissants dans la région ainsi que ses nombreux intérêts économiques mais aussi pour travailler à la formation des marines locales.

Toutes les grandes puissances internationales sont présentes dans les eaux au large de l'Afrique, mais ce sommet africain indique aussi que le continent a décidé de s'organiser autour d'une thématique commune pour que, à terme, les pays puissent coopérer.

 

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