L'armée américaine détecte un tir raté de missile nord-coréen

By Rédaction en ligne octobre 17, 2016 739

Il s'agit du premier tir de missile depuis l'annonce du déploiement d'un système antimissiles en Corée du Sud



L'armée américaine dit avoir détecté samedi un tir raté de missile balistique à portée intermédiaire par la Corée du Nord, le premier depuis l'annonce du déploiement d'un système antimissiles en Corée du Sud pour la protéger de la menace nucléaire de son voisin.

Le ministère de la Défense sud-coréen a confirmé ce tir avorté depuis la base de lancement proche de la ville Kusong, dans le nord-ouest de la Corée du Nord.

Les résolutions des Nations Unies interdisent à la Corée du Nord d'employer des missiles balistiques, et ce tir survient alors que le Conseil de sécurité de l'ONU est en train de débattre de nouvelles sanctions contre Pyongyang après son cinquième essai nucléaire, effectué en septembre.

La Corée du Nord est soumise à plusieurs séries de sanctions internationales depuis son premier essai nucléaire en 2006, qui ont encore été renforcées en mars dernier. Mais cela n'a pas dissuadé son leader Kim Jong-Un d'ordonner la poursuite sans relâche de ses programmes militaires.

"Les systèmes du Centre de commandement stratégique américain (US Stratcom) ont détecté ce qui est, selon nous, un tir raté de missile nord-coréen" à 03H33 GMT samedi près de Kusong, dans le nord-ouest de la Corée du Nord, écrit l'US Stratcom dans un communiqué. "Il s'agirait d'un missile balistique à portée intermédiaire Musudan", qui "n'a pas présenté de menace pour l'Amérique du nord", est-il précisé.

Le missile Musudan dispose théoriquement d'une portée comprise entre 2.500 et 4.000 kilomètres. Il pourrait, dans cette fourchette basse, atteindre la Corée du Sud ou le Japon. Dans sa fourchette haute, il est susceptible de toucher la base militaire américaine sur l'île de Guam, dans l'océan Pacifique nord.
"Provocation"

Le porte-parole du Pentagone, Gary Ross, a condamné ce qu'il a estimé être une violation flagrante des résolutions des Nations Unies et pressé Pyongyang de s'abstenir d'autres actes susceptibles d'augmenter la tension déjà élevée dans la péninsule coréenne.

"Cette provocation ne sert qu'à accroître la détermination de la communauté internationale à mettre un terme aux activités interdites de la Corée du Nord", a dit M. Ross. "Nous restons préparés à nous défendre, nous et nos alliés, de toute attaque ou provocation".

Les médias étatiques nord-coréens n'ont pas fait mention de ce tir, mais l'agence officielle KCNA a rapporté une déclaration du ministère des Affaires étrangères avertissant les Etats-Unis qu'ils "paieront un lourd tribut" pour leur attitude hostile qui "blesse la dignité du commandement suprême".

Le président américain Barack Obama "comprendra le prix à payer avant son départ de la Maison Blanche" début 2017, a même menacé un porte-parole ministériel.

De récentes spéculations, basées sur des images satellites montrant un regain d'activité autour d'installations militaires nord-coréennes, laissaient penser que le régime autocratique préparait un sixième test nucléaire ou un tir de missile de longue portée, voire les deux à la fois.

Ce tir de Musudan est le premier depuis que Séoul et Washington se sont entendus en juillet pour déployer un système antimissiles au-dessus de la Corée du Sud pour la protéger de la menace nucléaire nord-coréenne.

Pyongyang avait répliqué en menaçant de mener des "actions de représailles" contre ce nouveau système antimissiles dont le déploiement a également été condamné par la Chine, principal allié de la Corée du Nord, qui y voit une volonté américaine d'étaler sa force sur la région.

Après une série de cinq lancements ratés, la Corée du Nord avait procédé en juin dernier au lancement d'un missile Musudan, qui avait parcouru 400 kilomètres avant de s'abîmer en mer du Japon. Ce tir avait été salué par Kim Jong-Un comme une preuve des capacités nord-coréennes à frapper les bases militaires américaines sur "le théâtre d'opération du Pacifique".

Les experts militaires américains estiment que des tests probants de missiles Musudan pourraient aider la Corée du Nord à mettre en place un programme d'armes nucléaires capables de frapper les Etats-Unis à l'horizon 2020. La Corée du Nord a publiquement reconnu travailler sur un tel programme, baptisé KN-08 et basé sur la technologie des missiles Musudan, mais n'a jamais effectué de test grandeur nature.

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