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"Il faut anticiper, préparer 'le jour d'après' et la stabilisation de Mossoul après la bataille militaire"
La France et l'Irak organisent jeudi à Paris une réunion ministérielle avec une vingtaine de pays pour "préparer l'avenir politique de Mossoul" après l'offensive de la coalition internationale pour chasser les jihadistes de la deuxième ville irakienne, a annoncé mardi le chef de la diplomatie française.
Cette réunion se tiendra quelques jours avant une rencontre, également à Paris, des principaux ministres de la Défense de la coalition internationale engagée contre le groupe Etat islamique afin de faire le point sur la bataille de Mossoul.
"Il faut anticiper, préparer "le jour d'après", et la stabilisation de Mossoul après la bataille militaire", a déclaré Jean-Marc Ayrault lors d'une rencontre avec la presse diplomatique, précisant que l'Iran, pays pourtant très influent dans le conflit irakien, n'avait pas été convié.
Au total, une vingtaine de pays dont les Etats-Unis, la Turquie, les pays du Golfe et les Européens ont été invités pour cette réunion co-présidée par M. Ayrault et son homologue irakien Ibrahim Jaafari, qui sera ouverte par le président français François Hollande.
"Il faut gagner la guerre mais aussi examiner tout ce qui peut permettre de gagner la paix. Que se passe-t-il après ? Il faut mettre une administration en place, préparer la stabilisation", a insisté le ministre français, dont le pays participe à la coalition internationale anti Etat islamique.
"Il y a trois priorités à l'heure actuelle: protéger les populations civiles à Mossoul et dans les villages avoisinants, fournir de l'assistance humanitaire, et les autorités irakiennes doivent élaborer un plan de stabilisation pour Mossoul et sa région", a-t-il énuméré.
M. Ayrault s'est également inquiété des jihadistes de l'Etat islamique qui, chassés par l'offensive en cours, "peuvent partir vers la Syrie".
"Plus que jamais, la question de Raqa est posée", a-t-il souligné, alors que les Américains n'ont jamais fait mystère de leur priorité irakienne et considèrent Raqa, fief des jihadistes en Syrie, comme un objectif secondaire.
"La coalition est face à ses responsabilités. La suite (de Mossoul), c'est Raqa, et faire l'impasse serait une faute grave", a martelé M. Ayrault. Nombre de ressortissants français ont rejoint les rangs de l'EI à Raqa depuis la prise de cette ville par les jihadistes en 2014.
"Si on veut lutter efficacement contre le terrorisme, Raqa est une question essentielle", a-t-il poursuivi, tout en reconnaissant que préparer une offensive contre la ville syrienne "demanderait du temps et de la volonté politique".
"Il y a une prise de conscience des autorités américaines", a-t-il assuré.
Les forces irakiennes, soutenues par les 60 pays de la coalition internationale contre l'EI, ont commencé lundi leur offensive pour reprendre Mossoul, dernier grand fief du groupe jihadiste dans le pays.
Cette bataille, qui pourrait durer "plusieurs semaines, peut-être des mois" selon le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, fait craindre un désastre humanitaire pour les quelque 1,5 million d'habitants vivant encore dans la deuxième ville du pays, dans le nord. L'ONU dit notamment redouter un déplacement massif de la population d'ici une semaine.
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