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"Des personnes restent à convaincre d'accepter les hébergements et d'abandonner leur rêve de Grande-Bretagne"
La responsable d'une organisation caritative britannique opérant dans la "Jungle", le camp de migrants de Calais, a comparé dimanche la façon dont les autorités françaises traitent les migrants à la façon dont les nazis ont traité les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
"Je ne voudrais pas banaliser ce qui est arrivé aux Juifs parce que c'était tellement horrible, mais il y a des parallèles qui peuvent être faits (entre les deux situations)", a déclaré Clare Moseley, la fondatrice de l'organisme de bienfaisance "Care4Calais", selon le Daily Mail.
"La façon dont les Français traitent les réfugiés peut parfois être ressenti comme s'ils étaient considérés comme du bétail, et cela peut être également ressenti comme de la déshumanisation", a-t-elle ajouté.
Le propos de la responsable de "Care4Calais" surviennent au moment où les services de l'État ont commencé dimanche après-midi à informer officiellement les migrants de la "Jungle" de Calais de l'imminence de son démantèlement, qui doit débuter lundi matin.
Des représentants de plusieurs de ces services se sont rendus dans le centre d'accueil provisoire (CAP), des conteneurs installés au milieu de la "Jungle", pour préciser les modalités de cette énorme opération, qui doit vider le campement de ces 6.400 à 8100 habitants, selon les comptages.
Vendredi, l'arrêté d'expulsion de la préfecture avait déjà été placardé dans plusieurs points du camp. Mais dimanche, l'information s'est intensifiée avec la distribution de flyers aux migrants.
Écrits en plusieurs langues, ces flyers indiquent notamment comment se rendre au hangar situé à quelque 300 m du campement, d'où partiront lundi les cars à destination de plusieurs centres d'accueil et d'orientation (CAO) en France.
Les migrants doivent se rendre dès 08H00 lundi devant ce hangar, un sas qui sera ouvert tous les jours de 8H00 à 20H00. À l'extérieur seront organisées quatre files d'attente bien identifiées : pour les majeurs, pour les mineurs sans famille, pour les familles et pour les personnes vulnérables (malades, femmes enceintes...).
Les migrants recevaient également des bandes dessinées expliquant le dispositif des CAO.
Cette distribution, qui doit durer tout l'après-midi et être étendue au centre d'accueil Jules-Ferry, est effectuée par des membres de la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS), de la Vie active, association mandatée par l'État pour gérer le centre d'accueil provisoire (CAP) et le centre d'accueil Jules-Ferry, et de l'Audasse, autre structure soutenue par l'État.
"On leur dit que le départ, c'est demain a partir de 08H00", indique un salarie d'Audasse. "On leur confirme qu'il faut se tenir prêts pour demain", ajoute Serge Szarzyncki, directeur de la cohésion départementale.
D'autres maraudes dans la "Jungle" sont organisées par les services de l'Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) et de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), qui ont renforcé leurs effectifs sur place pour l'occasion.
Il s'agit de poursuivre le "travail de conviction" des migrants, a affirmé Pascal Brice, directeur général de l'Ofpra. "On leur dit que Calais est une impasse et va disparaître", et "qu'il faut qu'ils quittent Calais comme des milliers d'autres l'ont fait avant eux, qui à 70% ont obtenu l'asile", a-t-il ajouté, assurant que l'Ofpra va "statuer sur les dossiers très rapidement".
"Des personnes restent à convaincre d'accepter les hébergements et d'abandonner leur rêve de Grande-Bretagne. C'est la partie la plus difficile, car ça demande une réorientation et donc de la confiance et de la pédagogie", a par ailleurs indiqué Didier Leschi, directeur général de l'Ofii.
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