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Lorsque Noah arrive à la crèche, son visage s'illumine d'un grand sourire à la vue de ses camarades de jeu. Une scène ordinaire, sauf que le petit garçon de deux ans, bien intégré dans le groupe, est atteint de trisomie 21.
La crèche Charivari, à deux pas de la Place Pigalle dans le IXe arrondissement de Paris, accueille 33 enfants, dont une dizaine porteurs d'un handicap ou d'une pathologie en cours de diagnostic. "J'ai fait le choix, dès l'ouverture de la structure" il y a huit ans, "de travailler sur l'inclusion collective des enfants handicapés", comme le prévoit la loi de 2005 sur l'égalité des droits et des chances, souligne la directrice, Sandrine Delpeut. Dix ans après cette loi, "il y a moins de 2% des enfants handicapés ou en cours de diagnostic qui sont intégrés dans les structures collectives de la petite enfance", souligne-t-elle à la veille de la journée mondiale de la trisomie 21, le 21 mars. La matinée débute par des chansons. Les plus grands, dont Noah, prennent plaisir à faire les gestes, même s'ils ne savent pas répéter les mots. Marine Kayser, aide-éducatrice, utilise la langue des signes dans plusieurs activités de la vie quotidienne. Les enfants atteints d'un handicap peuvent ainsi "participer à leur manière". Alors que plusieurs enfants font des activités de motricité, un petit groupe joue avec de la semoule, comme dans un bac à sable. "Je ne travaille pas avec les déficiences des enfants, mais avec leurs capacités, leurs envies", explique Marine Kayser. Pour tous, "l'accompagnement reste exactement le même: beaucoup d'écoute et d'observation", même s'il y a certaines spécificités à prendre en compte. Par exemple, "Noah, du fait de son handicap, a un toucher un petit peu différent. Il ne ressent pas forcément les mêmes choses, donc ça peut le surprendre". - 'Jolis gestes' - L'équipe de la crèche travaille en lien avec les rééducateurs extérieurs (kinésithérapeutes, orthophonistes, psychomotriciens) et les parents, afin d'être "cohérents" dans la prise en charge. Pour Marlène Fargues, la maman de Noah, c'est un grand soulagement. L'an dernier, son fils avait une place dans une crèche municipale qui n'avait pas l'habitude des enfants handicapés. "Le directeur avait peur de vexer ses équipes si quelqu'un venait voir comment ils s'occupaient de Noah". Comme Noah ne marche pas encore et qu'elle manquait de places en moyenne section, cette crèche prévoyait de le maintenir avec les bébés cette année. "On avait peur qu'il régresse", dit-elle pour expliquer le choix de la structure associative. A Charivari, se côtoyer paraît très naturel pour les enfants. Les plus grands posent beaucoup de questions, explique Marine Kayser. Il faut leur expliquer "simplement" pourquoi certains de leurs camarades ne marchent pas, ou ne parlent pas, les aider à se familiariser avec la "différence". "Ca leur apporte beaucoup de bienveillance, de jolis gestes: apporter le doudou, réconforter". Marlène Fargues se félicite de voir son fils s'épanouir et progresser. "Il se sent en confiance, il est intégré dans le groupe, et même meneur sur certaines activités". C'est à la crèche qu'il a commencé à manger tout seul. Les enfants peuvent rester à Charivari jusqu'à leurs quatre ans. "Souvent, les enfants qui présentent une pathologie ont besoin de cette année de plus pour conforter leurs apprentissages", explique la directrice. Ensuite, "ils intègrent généralement des écoles maternelles du quartier, souvent avec une auxiliaire de vie scolaire". En 2014, 330.247 enfants et adolescents handicapés étaient scolarisés, les trois quarts en milieu ordinaire (classes ordinaires ou spécialisées) et les autres en établissements médico-sociaux ou hospitaliers, selon le ministère de l'Education nationale. Selon la fédération Trisomie 21, il naît plus d'un bébé par jour en France atteint de ce handicap.
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