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Il y a encore deux ans, presque jour pour jour, le monde entier s’apprêtait à vivre un bouleversement…l’apparition de la pandémie de Covid-19 suivie par une longue période de confinement obligeant plus de la moitié de la planète à s’isoler.
Un événement qui restera sans doute gravé dans les mémoires de tout à chacun.
Depuis, cinq vagues successives de coronavirus ont chamboulé le quotidien des gens. Port du masque, gel hydroalcoolique, distanciation sociale, pass sanitaire ou vaccinal, couvre-feu… Des gestes auxquelles il aura fallu tant bien que mal, s’habituer.
Aujourd’hui le virus semble s’en aller doucement, laissant derrière lui ses fameux gestes barrières et autres protocoles. Dans de nombreux pays, ces derniers ont été drastiquement allégés, voire supprimés, permettant aux populations de reprendre leur vie d’antan.
Une vraie bouffée d’oxygène
La Tunisie semble elle aussi en train de prendre le chemin de la levée des restrictions. La première victoire a été de voir la fin du couvre-feu sur le territoire. En effet, cette mesure a contraint notamment les cafés, restaurants et autre espaces de loisirs à restreindre leur activités au grand malheur des Tunisiens adeptes de ces établissements.
Mme Fatma est la propriétaire d’un salon de thé dans le quartier de Riadh El Andalous à Tunis. Pour elle, la levée du couvre-feu a été une vraie bouffée d’oxygène, surtout sur le plan financier. « A plusieurs reprises, j’étais sur le point de mettre la clé sous la porte à cause de ces restrictions. Mais aujourd’hui je peux enfin penser l’avenir sereinement », nous dit-elle. Elle explique par ailleurs que le retour des clients en soirée ne s’est pas fait tout de suite. En effet, beaucoup de Tunisiens se sont habitués au fait de ne plus sortir en soirée à cause de la longue période de couvre-feu.
C’est le cas de Nabil, 41 ans, habitué des cafés et des soirées nocturnes. « Au début du confinement, j’ai beaucoup déprimé car je ne pouvais plus sortir… mais au fur et à mesure, je m’y suis habitué au point que maintenant quand arrive 22h, j’ai hâte de rentrer chez moi », nous dit-il.
Du côté des clubs recevant du public uniquement la nuit, la levée des restrictions est une bonne nouvelle. En effet, le ministère de la Santé a indiqué qu’à partir du 1er avril prochain, ces espaces dits « fermés » pourront, de nouveau, remplir leurs établissements à 100%. Même si en réalité, la jauge n’était pas vraiment respectée, nous avoue Zied, gérant d’un club-restaurant dans la ville de Hammamet.
« Pour moi, il est inconcevable de refouler des clients à l’entrée à cause de la jauge. j’ai pris le risque de garder la capacité maximum, mais j’ai veillé à l’obligation de présenter le Pass vaccinal à l’entrée pour minimiser les risques de contamination », a-t-il souligné.
Essia, 71 ans, a vu sa vie changé du tout au tout. Si à son âge, les sorties au restaurant ou dans d’autres espaces de loisirs sont rares, les retrouvailles familiales lui manque. En effet, depuis le début de la pandémie elle ne va plus rendre visite à des sœurs ou autres membres de sa famille. « Nous avions l’habitude de nous retrouver chez les uns et les autres au moins une à deux fois par semaine…aujourd’hui ce n’est plus le cas… Et je crois que nous avons tous pris cette habitude qui perdure encore maintenant, malgré la fin probable de la pandémie », affirme-t-elle.
Et vous, faites-vous encore la bise à quelqu’un ou bien serrez-vous encore des mains quand vous rencontrez quelqu’un? Pas si sur. En effet, ces traditions de salutations ont été peu à peu abandonnées à cause de la peur de la contamination.
Il suffit juste d’observer le comportement des Tunisiens dans la rue. Nous en avons fait l’expérience. Finies les poignées de mains ou le claquements de bises, la majorité des personnes se contentent de se saluer avec les coudes ou les phalanges.
Concernant le port du masque, il sera sans doute abandonné lui aussi dans quelques semaines dans les supermarchés par exemple à l’instar d’autres pays dans le monde comme l’Angleterre ou la Suisse. Pour autant, certains estiment que cette habitude n’est pas une si mauvaise chose. « Même si on arrête l’obligation du port du masque, je continuerai de le porter car nous ne sommes pas complètement à l’abri du virus ou d’un nouveau variant », nous dit Essia.
Selon Ahmed, la levée des restrictions est une bonne chose surtout pour ses deux enfants. Il nous explique que ce sont les enfants qui ont le plus souffert de la pandémie. « En Tunisie, il n’y a pas assez d’espaces ouvert pour les divertir…alors je suis content de pouvoir les ramener de nouveau au cinéma, au théâtre ou dans les espaces culturels fermés pour qu’ils puissent s’amuser », dit-il.
Prochaine échéance, le mois sacré de Ramadan. Après deux année sous couvre-feu, la levée des mesures sanitaires permettra aux Tunisiens de passer cette période sereinement et profiter des sorties nocturnes et autres activités culturelles qui animent les journées de jeûne.
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