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"L’affaire a été exploitée par certains pays hostiles au Maroc"
Onze personnes ont été interpellées lundi pour leur participation présumée au meurtre de Mohcine Fikri, poissonnier marocain broyé par un camion-benne vendredi 28 octobre alors qu’il tentait de récupérer sa marchandise.
Parmi eux, deux agents d’autorité, le délégué de la pêche maritime et le médecin de service de la médecine vétérinaire ont été interrogés pour usage de faux et homicide involontaire.
Interrogé par i24news, Hakim Arif directeur général de l’observateur a souhaité intervenir sur la question:
“Cette affaire est très compliquée. Le poisson saisi est de l’espadon interdit à la pêche du premier octobre à fin novembre. L’enquête va devoir déterminer comment il a été pêché, par qui et qui a autorisé son passage au port. De plus, les enjeux sont internationaux. L’affaire a été exploitée par certains pays hostiles au Maroc qui se réjouissent de voir la stabilité du pays mise a mal. Cela explique les drapeaux d’origines étrangères récemment brandi sur le sol marocain”
L’enquête révèle en effet 500 kilogrammes d’espadon interdit de pêche.
Le décès du poissonnier a déjà conduit à une vague de protestation dans l’ensemble du royaume. Des milliers de citoyens ont depuis pris d’assaut les rues, notamment de Casablanca afin de dénoncer les différents abus dont certains se disent "constamment victimes".
Ici, le slogan “Je suis Charlie” a fait place au dérivé: “Nous sommes Mohcine Fikri".
“Tous sont à blâmer!” accuse Younes El Alam, professeur à Al Akhawayn la célèbre université d’Ifrane. “ Ceux-la mêmes chargés d’assurer l’égalité de tous et la justice au nom du royaume.”
A Casablanca, la capitale économique, lorsque les faits sont évoqués, personne ne s’attarde sur l’injustice mais tous condamnent fortement le laxisme des autorités. “Il y a eu négligence de la part du policier, c’est indéniable” affirme William, un opticien de la métropole. “L’officier a sous estimé le désarrois d'un pauvre pécheur qui voit partir en fumée le fruit de ses efforts.”
Le moment est mal choisi pour une telle agitation: Les autorités peinent à calmer les esprits à quelque jours de la très attendue conférence internationale sur le climat COP22. Cet évènement d’envergure mondiale prévu le 7 novembre devait signifier le début d’une ère nouvelle. L’engagement de Marrakech envers le développement durable aurait engendré une croissance touristique fulgurante.
“Qu’on le veuille ou non, un tel évènement ne parviendra pas à masquer les inégalités grandissantes sur fond de crises economico-sociales dont souffrent les marocains. Nous en subirons les conséquences”
Ce drame fait écho à l’immolation de Mohamed Bouaziz en 2011 considérée par certains comme l’élément déclencheur du printemps arabe tunisien. Si les circonstances sont étonnamment similaires, les sociétés en question sont bien différentes et la monarchie marocaine bien en place.
“La relation entre la monarchie et le peuple est très solide voire incassable.” estime Khalid Chafaqui, président de l’association Maroc Coexistence. Le Roi compte bien la maintenir. Bien qu’absent au moment des faits, il se manifeste immédiatement par le billet de son ministre de l’intérieur Mohammed Hassad et présente ses condoléances a la famille Fikri.
“Les revendications du peuple marocain se limitent a une meilleure administration et non pas un basculement du pouvoir”, ajoute Hakim Arif.
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