Tunisie : la minorité chrétienne soulagée

La nouvelle constitution tunisienne rejette la charia comme source de la loi. Les minorités et défenseurs des Droits de l’Homme sont soulagés.

Depuis que les islamistes ont gagné les élections, les spécialistes craignaient le pire. Le gouvernement islamique se dirigeait à grands pas vers une application de la charia (loi islamique) et son introduction dans la constitution du pays. Cela aurait entraîné une multiplication des restrictions à l’encontre des chrétiens.

Les minorités religieuses et les militants de la laïcité apprécient que la charia n’ait pas sa place dans la nouvelle constitution tunisienne, qui vient d’être adoptée le 26 janvier, même si l’article 1 précise que l’islam est la « religion de l’Etat ».
25 000 chrétiens

Parmi les 11 millions d’habitants en Tunisie, on compte environ 25 000 chrétiens, la plupart sont des expatriés (originaires d’environ 80 pays), mais il existe également un petit groupe de natifs de descendance européenne et arabe. Ce sont ces derniers qui subissent le plus de pression, comme le raconte Aziz : « Dès que je me suis converti, j’ai commencé à recevoir des menaces car j’en ai parlé sur Facebook et à des amis. »

Il a fallu 2 ans pour finaliser la nouvelle constitution. Elle vient d’être adoptée, trois ans après la chute du président Zine El Abidine Ben Ali. C’est le suicide d’un vendeur de légumes tunisien qui avait marqué le début du mouvement « Printemps arabe » qui s’est propagé de l’Afrique du Nord au Moyen-Orient.

 

L’Etat garant de la liberté de conscience

L’article 6 « interdit toute forme d’accusation d’apostasie et d’incitation à la violence » tandis que le Coran et les enseignements du prophète Mahomet ne sont pas reconnus en tant que « sources de la loi ». La constitution nomme l’Etat « garant de la liberté de conscience » et elle certifie la « neutralité des lieux de culte par rapport à la manipulation politique ».

Deux notions inquiètent cependant la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme, car elles peuvent : « générer des interprétations dangereuses de la citoyenneté et de la liberté. » En effet l’article 6 stipule encore que l’Etat est « protecteur du sacré » et « garant de la religion ».

 

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