Tunisie – Qu’est ce qui a poussé le chef d’Etat major de l’armée de terre à démissionner ?

La démission du général et chef d’Etat-major de l’armée de terre, Mohamed Saleh Hamdi qui vient d’être confirmée par le ministère de la défense ne cesse de susciter des points d’interrogation. Des sources dignes de foi ont déclaré, selon Mosaïque FM, que le général avait présenté sa démission depuis le 23 juillet 2014 au ministre de la défense, Ghazi Jribi, qui  l’a acceptée comme le stipulent les règlements militaires.

Ghazi Jribi doit proposer des noms susceptibles de succéder au général Hamdi, au président de la république et chef suprême des forces armées, Moncef Marzouki, qui a la prérogative de nommer les hauts responsables militaires.

Cette démission intervient directement après la visite effectuée par le chef du gouvernement, Mehdi Jomaâ dans la ville algérienne de Tébessa, durant laquelle il a rencontré le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal et des cadres sécuritaires et militaires algériens. La visite était la goutte qui a fait déborder le vase puisque Mehdi Jomaâ a été surpris par l’absence de toute coordination entre l’armée de terre tunisienne et les services de renseignements algériens en matière de lutte contre le terrorisme.

La démission du général Mohamed Saleh Hamdi pourrait être également motivée par les erreurs tactiques et militaires commises par l’armée nationale dans sa lutte contre le terrorisme telle que le retard accusé par nos unités pour porter secours à nos soldats attaqués par les terroristes le 16 juillet 2014 et qui s’est chiffré à plusieurs heures. L’attentat de Jebel Ouergha qui a couté la vie à deux soldats tunisiens aurait pu être évité si nos soldats avaient utilisé les véhicules Hummer de nouvelle génération, munis de canons, qui ont été acquis récemment par le ministère de la défense, et qui croupissent dans les hangars des casernes, sans parler des erreurs commises au niveau de la couverture et l’appui de nos troupes.

Dans le même contexte, la coordination entre l’armée de terre et l’aviation a montré ses limites notamment lors de la récente opération effectuée à Jebel Semmama à Kasserine puisque les raids menés par nos bombardiers ont fait des blessés dans les rangs des terroristes mais le retard accusé par l’opération terrestre a permis aux ennemis de limiter les dégâts et de se retirer de la zone.

Malgré l’acuité de la situation, Moncef Marzouki semble déterminé à renforcer sa mainmise sur l’institution militaire nonobstant les nombreuses interrogations qui traînent depuis longtemps au sujet de la compétence et l’expérience de certains cadres comme le directeur général de la Sécurité militaire, le général-brigadier, Nouri Ben Taoues qui a été reconduit sur décision du président de la république. Or, la nomination du général brigadier Taoufik Rahmouni à la place de Nouri Ben Taoues, dont le nom a été proposé par le ministre de la défense, Ghazi  Jribi, reste en suspens puisque le président de la république a refusé jusqu’à présent de signer cette décision.

 

 

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