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L'armée tunisienne traverse actuellement le plus grave malaise de son histoire et les manoeuvres de Moncef Marzouki n'y sont pas étrangères.
La présidence provisoire de la république connait les raisons de la démission de l'ex-chef d'état major de l'armée de terre, mais se garde de les divulguer.
C'est ce qu'a déclaré, en substance, Adnen Mansar, porte-parole de la présidence de la république, l'homme qui en dit généralement plus qu'il n'en sait, et qui, cette fois, a préféré garder le silence sur les supposées raisons de la démission du général Mohamed Salah El-Hamdi.
Officiellement, ce dernier a démissionné pour «des raisons de santé». Ce qui, bien sûr, est totalement faux, puisque M. Mansar laisse entendre que ce n'est pas exactement la vérité, et que les raisons de cette démission sont si graves qu'il a décidé, lui et son provisoire de président, de ne pas en faire part à l'opinion publique! Raison d'Etat, ou déraison de son chef...
M. Mansar a ajouté que M. Marzouki, qui a reçu, aujourd'hui, jeudi 31 juillet 2014, le général El-Hamdi, a tenté de lui faire changer d'avis, mais que ce dernier est resté intraitable. Le contraire nous aurait étonné, car quelle autorité aurait un chef d'état major démissionnaire qui reviendrait sur sa décision? D'autant que l'autorité, il n'en avait pas beaucoup avant de décider de s'en aller.
Quand M. Mansar dit, avec sa suffisance habituelle, que «la présidence de la république considère que l'institution militaire est au-dessus des divergences» et qu'elle «dénonce toutes les déclarations portant atteinte aux responsables militaires», il devient touchant de candeur. On en retiendrait presque ses larmes. Sauf que dans ce domaine, M. Mansar n'a pas de leçon à donner aux Tunisiens, car il était le premier d'entre eux à mettre en doute la loyauté de l'armée. N'est-ce pas lui qui a parlé, il y a quelques mois, dans un entretien à Ettounsia TV, d'un projet de putsch militaire (sic !), concocté durant l'été 2013 (re-sic !), et qui a été déjoué in extrémis par la présidence de la république (re-re-sic !)?
M. Mansar, qui a sans doute conseillé à son patron de chambarder la hiérarchie militaire (bêtise que même l'ex-dictateur Ben Ali s'était toujours gardé de faire), ne s'est-il pas rendu coupable, par ce comportement irresponsable, des mêmes dépassements qu'il croit pouvoir reprocher, aujourd'hui, aux autres?
Non, l'armée tunisienne n'est pas une vache sacrée et l'état major nommé par Moncef Marzouki n'est pas au-dessus de la critique, d'autant qu'il ne s'est pas illustré, jusque-là, par ses succès dans la guerre contre le terrorisme.
Au contraire, les terroristes n'ont jamais été aussi libres de se mouvoir dans notre pays et de tuer nos soldats et nos agents de sécurité, comme ils le font aujourd'hui... grâce, en partie, à Moncef Marzouki, à Adnene Mansar et à toute la bande d'incompétents qui sont (par un regrettable accident de l'Histoire) à la tête de l'Etat tunisien actuel.
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