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Origines, localisation, mobilité, réseaux... État des lieux de la nébuleuse jihadiste en Tunisie.
Les jihadistes de Chaambi et les partisans d'Ansar el-Charia, l'organisation terroriste d'Abou Iyadh, responsable des assassinats des opposants Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, appartiennent à une seule et même mouvance, celle de l'islam radical tunisien. Et même s'ils ont multiplié les coups d'éclat en s'attaquant à ce qu'ils qualifient de "forces du taghout" (l'État tyrannique et impie), ils sont aujourd'hui affaiblis.
Les chefs d'Ansar el-Charia, en fuite, ont trouvé refuge dans la Libye voisine. Nombre de leurs lieutenants ont été arrêtés ou abattus au cours des derniers mois, à l'instar de Kamel Gadhghadi, tué à Raoued début février par les Tigres noirs de la brigade antiterrorisme (BAT). Les coups de filet policiers ont permis de faire avorter la plupart des projets terroristes.
Les groupes armés sont regroupés sous la bannière de la katiba d'Oqba Ibn Nafaa. Leur émir, un Algérien désigné par Aqmi, s'appelle Lokman Abou Sakhr (Khaled Chaïeb de son vrai nom). C'est un jihadiste aguerri qui aurait participé à l'égorgement de huit soldats au Chaambi, le 27 juillet 2013. "Ses combattants seraient actuellement entre 70 et 100, explique l'un des responsables de la lutte antiterroriste.
Ils opèrent par groupes autonomes de 15 à 20 hommes, très mobiles. Tous les chefs sont algériens et se comportent en seigneurs. Les Tunisiens, souvent originaires de la région, sont leurs valets. Ce sont des pions." Leur armement (roquettes RPG, kalachnikovs, mines artisanales) est pour l'essentiel entré sur le territoire après la désintégration de la Libye. Les jihadistes sévissent dans trois gouvernorats - Kasserine, Le Kef et Jendouba -, où ils tentent de faire la jonction avec l'Algérie.
"La difficulté tient au fait qu'ils se régénèrent en permanence, en s'appuyant sur les cellules dormantes d'Ansar el-Charia, poursuit notre source. Ils se savent maintenant vulnérables en ville et font jouer leurs complicités locales pour se ravitailler en nourriture ou en puces téléphoniques. Beaucoup d'habitants de la région les aident, par vénalité, car ils paient bien, et parfois en euros..."
Les jihadistes tunisiens partis combattre en Syrie représentent la menace potentielle la plus préoccupante ; sur les 8 800 candidats au départ, 5 000 sont parvenus à destination. Environ 400 sont déjà rentrés en Tunisie. Une jonction avec les maquis existants aurait des conséquences catastrophiques.
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