Le Scrutin du 26 octobre 2014 : Nouveaux jalons politiques en Tunisie!

By Zouaoui Ali ben Amor novembre 01, 2014 353

Touwensa- Le peuple tunisien dont la volonté a été ébranlée à réitérées reprises a fait montre d’une intelligence inouïe. Il a bravé la terreur et s’est comporté en bon père de famille.

Là où certains obscurantistes misaient sur un taux d’abstention qui donnerait davantage de crédit à leurs thèses négationnistes, les tunisiens ont franchi le rubican et ont pris vaillamment, le chemin des urnes.
 

La sagesse a bien eu raison du chaos escompté. Bien sûr, on déplore la démission de certaines franges de la société tunisienne qui n’ont pas pu contenir leurs déboires.
 

Aussi peut-on noter, non avec amertume, que l’impact du vote utile, en résonance au vote sanction, a faussé l’essence de la nouvelle géographie politique. Par ailleurs, le score enregistré par le parti néolibéral, dans la peau du «Nidaa Tounes » a bien profité de cette situation.
 

Les partis satellites, d’obédiences diverses qui se sont inféodés à la vision manichéenne et au sens machiavélique du leader d’Enidaa, doivent aujourd’hui se sentir les premières victimes de cette nouvelle déferlante, plutôt du Tsunami politique qui a faussé tant de donnes et ne manquera point de brouiller les cartes
 

L’échiquier politique, à la proximité des Présidentielles, sera indubitablement défait. Inutile de rappeler au passage que je suis indépendant. Je prends donc du recul et de la distance, comme l’exige la relativité.
 

A mon humble avis, la première victoire est celle de la Tunisie dont la sagesse a été une réplique, sans appel au terrorisme, d’une part et dont la mémoire collective a barré la route aux suppôts du régime du temps jadis, d’autre part.
 

Ces nostalgiques ont, bel et bien, pris l’itinéraire du cimetière des étoiles. Le peuple a tranché sans jeter personne en pâture à la vindicte populaire, sans couvrir d’opprobres ceux qui ont été désavoués par la sentence des urnes et sans se réjouir de l’infortune de quelques partis, notamment, “Ettakatol, le CPR et le PDP“ qui, guidés par les tentations de Saint- Antoine, n’ont pas cessé de papillonner et de se disperser. Enfin, Ils étaient happés par la machine infernale de la bipolarisation.
 

En conséquence, ils ne sont plus en odeur de sainteté aux yeux du petit peuple qui a perdu la sainteté de leur odeur. Seul, le Front Populaire a tiré son épingle du jeu grâce à sa bonne lecture des résultats du 23 octobre 2011. Ce reflexe, évidemment, a manqué à ceux qui s’affichent comme sociaux-démocrates. Chacun prêchait pour sa chapelle. Partant, ils étaient incapables de remettre l’église au milieu du village. Ils étaient coiffés au poteau par des outsiders, en lice sans large audience et sans grande tradition politique. Afak Tounes et l’UPL (Slim Riahi) ne sont-ils pas nouveaux sur la scène ?
 

Ennahdha, en revanche et en dépit de la compagne de diabolisation, avec les salves de critiques, par trop acerbes et incessantes, est une mouvance qui a défendu son existence au sein de l’hémicycle. Ses lames de fond, à travers le pays lui ont permis de maintenir sa position dans le paysage politique, comme une composante incontournable. Ses représentants, pèseront dans les orientations du prochain gouvernement et seront parmi les concepteurs des équilibres, nécessaires à la cohésion sociale. Porteurs d’une vision et d’un projet, ils travailleront de concert avec les autres protagonistes. Ainsi, pourrait-on parler de l’observance des exigences de l’approche démocratique, tel qu’il est prévu dans la matrice de la nouvelle constitution.
 

Toutefois, l’euphorie des élections législatives ne devrait pas occulter les impératifs de la stabilité durable et les différents défis qui nous attendent. Il est impérieux de s’atteler à la délicate question de la sécurité nationale. Comme il est, tout aussi primordial de revoir, en filigrane, notre tissu économique qui se disloque et se réduit comme une peau de chagrin.
 

La Tunisie est chère à nos cœurs. Elle ne peut pas être gouvernée par la condescendance ou l’exclusion. Le patriotisme noble et désintéressé, rassemble et rassure. Le contraire relèverait de l’ingratitude et de l’infamie.
                                   

 

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