Tunisie: la Haica dénonce des manipulations contre les média

La haute autorité indépendante pour la communication audiovisuelle (HAICA) a fait part de son inquiétude face aux poursuites judiciaires contre les journalistes et hommes des médias et leur comparution sur la base du code pénal, au lieu de l'application des decrets lois 115 et 116, relatifs à l'exercice de la liberté d'expression et de la presse.
 

Elle a précisé, dans un communiqué rendu public hier, que ce choix est « contraire aux spécificités du métier de journaliste », touche « au droit du citoyen à un média libre » et enfreint au principe de la dérogation de loi spéciale à la loi générale.

La HAICA a relevé que le traitement des questions relatives à la liberté des médias et d'expression hors du cadre des decrets 115 et 116 constitue « une regression du processus de la réforme du secteur des médias qui a pour fondement le principe de la régulation et l'auto- régulation, afin de mieux organiser le secteur et réduire les erreurs et les infractions portant atteinte à la déontologie ».

Elle a fait savoir que son rôle consiste à imposer une pratique démocratique au sein des établissements médiatiques et à respecter les établissements et parties intervenantes dans le secteur audio-visuel, tels que mentionnés dans le decret 116, mettant en garde contre les actions judiciaires, pour résoudre les problèmes actuels et lutter contre les abus dans le secteur.

La HAICA a également mis en garde contre ce qu'elle qualifie de « manipulation visant à accroitre la tension entre les secteurs des médias et de la justice » et de freiner le processus de transition démocratique, appellant à favoriser l'indépendance et la neutralité de ce deux pouvoirs.

 

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