Le nouveau Président tunisien déterminé à lutter contre le terrorisme

Lors de sa prestation de serment la semaine dernière, le nouveau Président tunisien s'est dit déterminé à lutter contre le terrorisme.

Quelques jours plus tard, le parti de Beji Caid Essebsi a démontré cet engagement en nommant un Premier ministre possédant une longue expérience de travail dans l'appareil sécuritaire.

Le nouveau Premier ministre Habib Essid avait occupé dans le passé les fonctions de chef de cabinet au ministère de l'Intérieur sous le régime de Ben Ali, avant d'être nommé au poste de ministre de l'Intérieur après la révolution.

 

Dans son premier discours en tant que Président, Caid Essebsi a mis en garde contre les tentatives de porter atteinte à l'expérience tunisienne, appelant toutes les composantes de la société à rester unies dans la guerre contre le terrorisme.

"Nous sommes déterminés à aller de l'avant, en suivant notre destin commun", a-t-il déclaré le 31 décembre. "Aujourd'hui, nous ouvrons la porte de l'espoir et de la confiance, après les succès obtenus à l'issue de la phase de transition."

"Nous assistons à des tentatives de perturber l'expérience démocratique tunisienne et de pousser le pays vers le chaos", a-t-il ajouté. "Nous resterons unis face au terrorisme, et nous garantirons l'unité et l'intégrité de la Tunisie."

Le message présidentiel est clair, explique à Magharebia le politologue Tariq Weslati, ajoutant que Caid Essebsi a répété le mot "terrorisme" trois ou quatre fois dans son discours. "Cela veut dire qu'il est totalement prêt à la confrontation et qu'il a placé la lutte contre le terrorisme au rang de ses principales priorités."

Le spécialiste de la sécurité Suhail Hanachi estime pour sa part que Caid Essebsi mettra un terme à la confusion qui a caractérisé la guerre menée par son pays contre le terrorisme.

"Essebsi est un homme d'Etat fort, et il ne tolérera jamais quoi que ce soit qui puisse menacer la sécurité et la stabilité de notre pays et de ses citoyens", a-t-il expliqué. "Toutefois, cela ne les empêchera pas de tenter de défier l'Etat ; ils sont encore actifs et ils tenteront de tester le sérieux et la force du nouveau Président dans sa capacité à traiter les terroristes."

"Le message du Président concernant la lutte contre le terrorisme est clair ; c'est ce que nous devons faire pour améliorer notre économie", explique Souhila Khemasi, employée dans une société d'import-export. "Sans sécurité, nous ne pouvons parler d'investissements ou de développement. Ce sera le plus grand défi pour le Président, après ses promesses de restaurer le prestige de l'Etat et d'éradiquer la menace du terrorisme, qui a effrayé les investisseurs locaux et étrangers."

La semaine dernière également, le ministère de l'Intérieur a rendu public un rapport sur les opérations antiterroristes menées depuis l'année dernière.

Selon ce rapport du 31 décembre, le nombre de personnes détenues en liaison avec des affaires terroristes atteignait 3 017 à la mi-décembre 2014, en forte hausse par rapport aux quelque 1 115 personnes arrêtées en 2013. Vingt-et-un terroristes, parmi lesquels deux Algériens, ont été abattus en 2014, contre seize en 2013.

Face à cette hausse du terrorisme, les citoyens attendent beaucoup de la nouvelle administration.

"Depuis la révolution et la fuite de Ben Ali, nous attendons le changement", explique à Magharebia Meriam Bouaben, 24 ans. "Mais jusqu'à présent, la situation n'a fait que se détériorer, en particulier dans le domaine de l'économie."

"Nous demandons au nouveau Président de travailler d'arrache-pied à améliorer la situation de la Tunisie et attirer les investissements étrangers qui permettront au pays de sortir de sa récession et de créer de nouveaux emplois, qui permettront de réduire le taux de chômage parmi les diplômés de l'université", ajoute-t-elle.

Mootez Bouraoui se dit pour sa part fier de ce que la Tunisie a accompli, en dépit des évènements douloureux. "Le spectacle de la passation de pouvoirs entre l'ancien Président et le Président élu est une scène à laquelle nous ne sommes pas habitués ; il constitue un précédent historique pour tous les pays arabes et africains", ajoute-t-il.

"Nous espérons de tout cœur que le nouveau Président accomplira ce à quoi nous aspirons, et saura protéger les libertés que les Tunisiens ont acquises après la révolution", conclut-il.

 

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