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Les policiers tunisiens sont désormais autorisés à conserver leurs armes à tout moment, afin de répondre aux attaques terroristes.
Le ministère de l'Intérieur a pris cette décision le 7 janvier, peu après qu'un policier tunisien a été retrouvé à Zaghouan avec la gorge tranchée.
Le ministère a toutefois précisé certaines réserves. Les agents autorisés à conserver leur arme devront disposer d'un fichier de bonne conduite et ne présenter aucun trouble d'ordre psychiatrique ni aucun problème familial.
Les agents en exercice dans des zones rurales peu peuplées seront prioritaires pour conserver leurs armes. Cette décision a été prise à la suite d'une augmentation des attaques contre des membres des forces de sécurité en dehors de leur temps de service.
Mohamed Ali Charaabi a été tué par un groupe terroriste d'al-Fahs, dans la province de Zaghouan. Fin novembre, des terroristes d'El Kef avaient enlevé un membre de la Garde nationale alors qu'il rentrait du travail et l'avaient décapité.
Les forces de sécurité tunisiennes avaient été précédemment autorisées à conserver leurs armes en dehors de leurs heures de service jusque dans les années 1990, lorsqu'un policier avait abattu sa compagne dans un hôtel de Tunis.
Les observateurs se sont félicités de cette nouvelle décision, soulignant que les membres de la sécurité pourront désormais se défendre lorsqu'ils seront exposés à des menaces terroristes.
Issam Dardouri, président de l'Organisation tunisienne pour la sécurité et la citoyenneté, a estimé que cette décision était "courageuse et positive" et très attendue, notamment depuis que les groupes terroristes avaient commencé à prendre pour cibles directes des agents et des responsables des forces de sécurité.
Ils savent que les forces de sécurité ne portent pas d'armes leur permettant d'assurer leur protection physique et d'intervenir lorsque cela est nécessaire, a-t-il ajouté, précisant que ces groupes terroristes seront désormais contraints de revoir leurs plans.
Il a également rappelé la nécessité de respecter la loi lorsque les forces de sécurité doivent faire usage de leurs armes.
Mokhtar Ben Nasser, colonel à la retraite et président du Centre tunisien d'études sécuritaires globales, a également salué la décision du ministère de l'Intérieur, expliquant qu'elle permettra aux forces de sécurité de se protéger, notamment contre les menaces terroristes dont ils sont l'objet.
Il a expliqué qu'un membre de la sécurité portant une arme gagnera en confiance et en confort psychologique, et sera en mesure d'effectuer son devoir professionnel dans les meilleures conditions.
Quant aux inquiétudes concernant un possible mauvais usage de ces armes par les agents de sécurité, il a précisé que la loi sera appliquée envers les contrevenants et servira à dissuader les possibles déviances.
"Celui qui porte une arme est responsable devant la loi en cas d'usage excessif", a-t-il conclu.
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