L'erreur du Docteur Mohamed Talbi

Il est pitoyable de voir quelqu'un de la trempe du Professeur Talbi, sombrer dans une attitude sénile, qui confine avec une certaine pathologie, rappelant la démence. Autrement, comment accepterait-il de s'offrir en spectacle, lors de son passage à la télé? Est-ce une erreur ou une stratégie, avec une volonté délibérée de véhiculer et d'imposer son message, à propos de la prohibition de l'alcool en général et du vin, en particulier, par le Saint Coran? Sans nous embarquer dans les nuances de la syntaxe et de la sémantique arabes, avec les modes et les tons qui lui sont familiers, nous estimons que cet éminent homme de lettres, au crépuscule de sa vie, a bel et bien raté le coche.

A mon humble avis, son erreur fatale, réside dans son obsession de faire fi de la Sunna ( les sentences et la vie du Prophète Mohamed, salut et bénédiction de Dieu sur lui). Il refuse sciemment d'accepter qu'elle constitue une matrice qui forme, avec le Coran, l'esprit de l'Islam.
 

Grosso modo, la religion selon cette optique, est quelque chose qui s'acquière, qui s'apprend constamment. Les efforts laborieux, apportent chaque jour des résultats qui permettent à l'homme de comprendre son existence et de définir son rôle dans ce bas monde. Il devient accompli, moralement et se sent apte à répondre aux défis. et dans ce contexte, il convient de mentionner la place qui revient à la Mosquée. Elle fut, à l'époque du Messager de Dieu, l'endroit où les pratiquants puisent dans des valeurs sûres. Celles de la fraternité, de la solidarité, de la modestie et de l'amour du genre humain, indépendamment de sa race ou de son origine Ce qui laissa le Philosophe Français: René Guénon, fondateur de la revue: La Gnose, dire: «JE ne suis jamais entré dans une Mosquée, sans éprouver le regret de ne pas être musulman".
 

Notre représentant des belles-lettres, en Tunisie, prolixe en publications, s'évertue à nous faire comprendre qu'il fait partie des doctes qui se réclament, uniquement, du Saint Coran (du Livre), comme source de guidance. Ceux qui se réfèrent au Verset N° 38, du Chapitre/Sourate-6: Les Bestiaux qui dit:" Nous n'avons rien omis dans le Livre". Cette école, s'oppose, avec véhémence, à ceux qui privilégient le Hadith ( la Sunna) et dont l'argumentation émane du Verset N° 44 du Chapitre/Sourate-16: Les Abeilles qui suggère:"...Nous t'avons fait descendre le Livre de Rappel (Le Coran) afin que tu exposes aux gens ce qui leur a été descendu, peut-être alors méditeront-ils." Les deux parties ne sont pas en conflit. Elles cherchent le même but qui consiste à transmettre la parole divine et à prêcher l'unicité de Dieu. Le Tunisien, a t-il besoin aujourd'hui de la Fatwa/ l'Interprétation de notre Professeur pour découvrir les bienfaits du vin? Il peut lire ou se faire expliquer par des médecins ou des religieux les méfaits de cette boisson, son incidence sur la lucidité et les naufrages qu'elle cause au triple plan familial, social et économique. C'est là la sphère des libertés et des convictions personnelles. Un tel, égorge son mouton. Un tel autre, mange du porc. Rien d'anormal! Il s'agit de deux cultures différentes. Les pèlerins de Lourdes et ceux de la Mecque, les uns et les autres sont les produits d'une religion spécifique. Rien de révoltant! Comme il est souligné dans le Verset N°16 du Chapitre/Sourate-27: Le Pèlerinage qui stipule:"Et à chaque Communauté, nous avons assigné un rite." A quoi bon, alors, s'enliser dans un débat stérile, sans lendemain? Comme l'a dit Shakespeare dans Macbeth:" Où est la nuit? Elle lutte avec le matin."
 

Enfin, par souci de probité intellectuelle, je pense qu'une lecture approfondie et méditée de notre patrimoine religieux, que notre Professeur appelle de ses vœux, plaide en sa faveur. Fait-il allusion, ne serait-ce, implicitement, au Sociologue Français: Gustave le Bon, qui dit dans "La Civilisation des Arabes". Écoutons le:"La stabilité des institutions des Orientaux, leur résignation devant les événements accomplis ou qu'ils ne peuvent empêcher de s'accomplir et la fraternité qui existe entre toutes les classes, forment un contraste frappant avec les révolutions perpétuelles, l’existence agitée et fiévreuse, les rivalités sociales des peuples Européens... leur acceptation tranquille de la vie leur a donné une sérénité d'esprit très voisine du bonheur alors que nos aspirations et nos besoins factices nous ont conduits à un état d'inquiétude permanente qui semble fort éloigné."
 

Ali ben Amor Zouaoui


 

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