L'attaque du Musée du Bardo et ses avatars

En pleine journée, sous un soleil printanier, à la proximité de la fête de l'indépendance et à quelques encablures de l'Assemblée Nationale, des loups solitaires, ont lâchement frappé. Il s'agit d'une nouvelle étape de la stratégie de ces terroristes qui nourrissent toujours les mêmes desseins. Mais qui ont augmenté leurs actions d'un cran. Ils ont aussi changé de terrain de prédilection. Ils cherchent à tromper la vigilance de nos forces de frappe et à semer ceux qui les poursuivent inlassablement. En effet, leurs opérations qui ont pris naissance dans les Monts, dans les vallées et dans les brousses, deviennent citadines.

Ceci, pose plus d'une question. Comment sont-ils arrivés à frapper au cœur de la Capitale? Disposent-ils de réseaux particuliers qui leur permettent de se déplacer aisément? Pour ce qui est des armes, de leurs origines et de leur genre, nous avons eu un élément de réponse, récemment, avec la découverte de l'arsenal, enfoui au Sud et d'autres caches d'armes dans d'autres parages. Sans être pessimistes, encore moins défaitistes, nous estimons que la vraie guerre contre cette hydre ne fait que commencer. Elle s'annonce longue, amère et ravageuse. Alors qu'attendent nos sphères compétentes, en vue de prendre les décisions qui s'imposent?
 

Inutile de rappeler qu' il s'agit d'un terrorisme d'Etat. Il convient donc de s'y opposer avec un appareil adéquat, susceptible d'arrêter les carnages qui figurent dans l'agenda de ces forces du mal, dévastatrices et négationnistes. Face à ce danger, tout le monde est concerné. Le citoyen doit ouvrir l’œil et le bon, pour aider les instances de l'Etat. Ceci est l'expression du civisme qui émane de la citoyenneté. Il n'a rien avoir avec le concept de délation, que certains, mus par un patriotisme tronqué, ne cessent de véhiculer.
 

Dans un autre contexte, il ne faut pas perdre de vue que l'attaque, abjecte du Bardo, a une dimension politique, culturelle et économique. Les obscurantistes qui l'on orchestrée cherchent à emboîter le pas de leurs maîtres penseurs qui ont sévi en Irak et en Syrie. Ceux qui ont confondu le génie humain avec l’idolâtrie. La Culture les dérange. Ils veulent saboter un secteur prometteur, qui bat de l'aile. Notre économie chancelante est à la merci du Tourisme, pour se refaire une santé. Enfin, ils ont choisi l'enceinte du Bardo, à proximité de l'Assemblée Nationale, pour porter préjudice à la seule démocratie qui a réussi sa transition, dans le sillage du Printemps Arabe. A cet égard, tout comme la démocratie qui doit être représentative et participative, la lutte et l'union nationale contre ce fléau doivent avoir un caractère participatif.
 

Certes, les expressions de solidarité ont fusé de partout, à l'adresse du Président de la République. Toutefois, nous nous attardons sur le rôle de la France. Il ne suffit pas que les dirigeants de la métropole traduisent leurs pensées émues, dans un discours rhétorique de circonstance. Ils doivent revisiter le Traité du Bardo de 1881, qui consacrait le fameux Protectorat pour saisir leur responsabilité d'obligation envers ce qu'on appelait Jadis: La Régence de Tunis. Le Terrorisme ne s'assimile t-il pas à une guerre?
 

Ali ben Amor Zouaoui.
 

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