La violence aveugle

Touwensa (Mokhtar TRIKI)

Aujourd'hui, 26 Juin 2015, la Tunisie est frappée de plein fouet dans sa stabilité, dans ses efforts de reprendre du poil de la bête, dans ses institutions et dans son économie languissante, aux perspectives incertaines. Ceux qui ont préparé cet assaut, ont frappé ailleurs, en France et au Koweït, où une mosquée a été prise pour cible. C'est dire que le message qu'ils veulent véhiculer est particulier. Il est tout aussi symbolique.

Le vendredi, jour de prière collective et de masse. En plein Ramadan, mois sacré de clémence, de pardon et d'amour entre les humains. Aberrant et inadmissible! Mais c'est sans compter, avec une horde, sans foi, ni loi, venue d'un autre âge, sortie des ténèbres. Nous sommes en présence d'une machine à tuer, bien rodée, incapable de s'émanciper de l'ombre de la mort.
 

Depuis un moment, notre pays est terrorisé. Cependant, en dépit du manque flagrant de ressources et de moyens, nos valeureux enfants de la patrie, vont de l'avant. Les différentes unités de défense ont essuyé des pertes en âmes et ont été touchés dans leur dignité. Hélas, l'hydre continue de sévir. Il est donc légitime de se poser les vraies questions et de prendre les décisions viables, en conséquence. Nos décideurs ne devront pas se contenter de recenser les victimes, de prononcer les discours et d'exprimer leur affliction. Ils doivent, sans détours, rappeler aux grands de la planète que la Tunisie en a marre de se repaître de satisfecit et d'encouragement. Où sont les engagements de la France, à soutenir " le modèle du Printemps Arabe" à éradiquer le mal? Nous n'avons rien vu. Les avions et les conseillers militaires, en matière de lutte anti-terroriste tardent à venir. Le Pentagone, quant à lui, a d'autres chats à fouetter. Les nantis du Golfe, sont enlisés dans la guerre contre les Huthis. Alors, le locataire du Palais de Carthage doit miser sur sa bonne volonté de consacrer les fonds qu'il faut pour la sécurité de ses compatriotes et pour le drapeau glorieux qui mérite tous les sacrifices.
 

Je n'ai pas voulu m'attarder sur les impacts de cet acte lâche sur le Tourisme. Car la catastrophe est éloquente. Je voudrais simplement dire ou crier, comme l'a fait avant moi, F. DE LAMENNAIS, dans son livre: Paroles d'un Croyant: "Car, frère, sachez-le bien, il existe deux races, la race égoïste de l'intérêt pur, la race sympathique du devoir et du droit. Soyons de celle-ci et chassons l'autre vers les déserts où sa demeure est marquée loin du séjour de l'homme, parmi les êtres inférieurs incapables de société, les brutes solitaires des forêts."
 

 Zouaoui Ali ben Amor


 

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