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Touwensa (Mokhtar TRIKI)
Aussi loin que je m'en souvienne et toute mon enfance durant, en compagnie de mes amis de classe, nous rentrions du lycée 2 Mars 1934, plus d'une fois à pied. Dès le début du printemps et jusqu'aux vacances scolaires, la fatigue ne se faisait plus sentir.
On éprouvait un désir et une fougue inouïs à piquer une tête dans l'Oued, sous le Pont qui nous paraissait tant gigantesque qu'énigmatique. Des générations entières ne sont plus de ce monde, supplantées par bien d'autres qui sont à la majesté de l'âge. Néanmoins, notre Pont légendaire est toujours en place, sur son piédestal, faisant un pied de nez au Fort Génois et aux deux digues qui subissent l'usure du temps. Pendant des décennies, nous apercevions des pêcheurs et une ou deux barques de fortune, ramasser des espèces variées de poissons. D'autres, avec leurs filets longeaient les rives et rentraient avec des sacs pleins. Il y avait un écosystème et une richesse inestimable. Aujourd'hui, les ravages sont imperceptibles à l’œil nu. Cette eau douce dont la dimension esthétique et économique est entamée par les gravats que certains nouveaux propriétaires de "Fallouja" y déversent, impunément. Notre bel Oued, qui a toujours flirté avec la mer à proximité, se trouve sans vie ou moribond. Il est devenu excessivement sablonneux à cause de la décomposition des déchets qu'il reçoit, à longueur de journée.
Cette catastrophe qui s'amplifie sous nos yeux, prive quelques délurés d'une source de vie qui a longtemps fait ses preuves. Dans le même contexte, la pénurie de poissons qui se constate de jour en jour à Tabarka est due également, à l'absence de contrôle et de mécanismes efficients, susceptibles de dissuader nos pêcheurs, dans le large, d'utiliser la croix Saint- André afin de satisfaire une soif inassouvie de s'enrichir, illicitement, grâce à l'or rouge (le Corail), marchandise prisée et sollicitée par des mercantiles italiens et autres.
Est-il admissible d'assister passivement à ce cataclysme écologique, causé, consciemment ou inconsciemment, par l'œuvre humaine?
Ali ben Amor Zouaoui
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