Homosexualité: Six étudiants lourdement condamnés en Tunisie

By www.touwensa.net décembre 16, 2015 367

JUSTICE Plusieurs associations de défense des droits de l'homme s'indignent de la condamnation d'étudiants pour pratiques homosexuelles...

«Un jugement honteux», «un vrai scandale»... La condamnation jeudi de six étudiants de Kairouan, en Tunisie, à trois ans de prison ferme pour «pratiques homosexuelles » a fait réafir les ONG de défense des droits de l'homme.
 

Interpellés voici deux semaines après avoir « été dénoncés par des voisins », dixit leur avocate, Me Boutheina Karkni, ces six hommes ont reconnu avoir eu des pratiques homosexuelles et ont été condamnés à la peine maximale prévue par le Code pénal tunisien. Une mesure de cinq ans d’interdiction de séjour à Kairouan leur sera appliquée à leur sortie de prison.
 

Les étudiants auraient subi un examen anal

Déplorant « des condamnations extrêmement sévères », Me Karkni a annoncé avoir fait appel, et le nouveau procès devrait avoir lieu devant la cour de Sousse « d’ici deux à trois semaines ».

D’après leur avocate, les six étudiants auraient même subi durant leur détention préventive un examen anal, une pratique vivement critiquée par les ONG, qui jugent celle-ci « inhumaine et dégradante ».

 

Les associations condamnent la décision

Vice-président de Shams, association qui milite pour la dépénalisation de l’homosexualité, Ahmed Ben Amor a fustigé un jugement « honteux pour un Etat qui se dit démocratique. Nous n’allons pas rester sans réagir. »

La responsable de Human Rights Watch (HRW) pour la Tunisie, Amna Guellali, a également dénoncé le jugement de Kairouan, évoquant « un cas très grave d’atteinte à la vie privée des personnes et à leur intégrité physique ».

 

Un « scandale », pour la Ligue tunisienne des droits de l’homme

« Le bannissement est un vrai scandale », a par ailleurs fustigé la première vice-présidente de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme, Balkis Mechri, appelant « à une réaction forte de la société civile dans cette affaire ».

« Personne ne devrait être emprisonné en raison de ses orientations sexuelles. Cette affaire souligne tout le chemin qu’il reste à faire en Tunisie avant que la communauté LGBT jouisse d’une pleine liberté sexuelle », a, enfin, commenté Amnesty International.

 

Une autre condamnation de ce type en septembre

Cité par la radio Shems FM, le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Walid Louguini, a pour sa part défendu l’action des forces de l’ordre. « Notre fonction est de faire respecter la loi », a-t-il relevé, renvoyant au Parlement la question de toute modification de la législation.

En septembre dernier, un étudiant tunisien avait également été condamné à un an de prison pour homosexualité dans la région de Sousse.

Dans le sillage de cette précédente condamnation, le ministre de la Justice de l’époque, Mohamed Salah Ben Aïssa, s’était alors dit favorable à la dépénalisation de l’homosexualité, et avait été limogé dans les semaines suivantes, la présidence du gouvernement ayant évoqué des propos manquant de « sérieux ».

 

 

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