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La petite ville tunisienne, frontalière de la Libye, a été la cible d'une attaque djihadiste sans précédent lundi. Point de passage de tous les trafics, la région est aussi de plus en plus poreuse aux mouvements de combattants islamistes.
Située à tout juste 25 km de la frontière avec la Libye, la petite ville de Ben Gardane, 60.000 habitants, a été le théâtre lundi d'attaques djihadistes coordonnées sans précédent dans la région. Le nombre total d'attaquants n'est pas connu. Mais leurs cibles, une caserne de l'armée, un poste de police et un poste de la garde nationale (gendarmerie) tunisiennes, ont toutes été visées dans un court laps de temps. 12 membres des forces de l'ordre et 36 djihadistes ont péri, ainsi que 7 civils, selon le ministère de l'Intérieur, qui n'a pas précisé les circonstances de ces décès.
La localité, très proche du poste frontière avec une Libye en pleine déconfiture depuis la chute de Mouammar Kadhafi, a toujours vécu du commerce informel qui transite par ce passage. Celui des biens de consommation et de l'essence, mais aussi de commerces moins légaux encore. Cigarettes, armes… et hommes qui désirent rejoindre le djihad, et notamment l'Etat islamique depuis que le groupe terroriste s'est installé de l'autre côté de la frontière.
Toute la zone frontalière est une zone de passage des biens et des personnes depuis des années sans contrôle – ou presque – de l'Etat, qui préfère fermer les yeux. Car boucler totalement la frontière, en plus d'être particulièrement difficile, impliquerait de mettre un terme à la source de revenus de toute une région qui ne vit d'aucune autre ressource. L'Etat tunisien ne souhaite pas risquer une nouvelle grogne sociale dans son extrême-sud.
Infiltrations
Les autorités ont bien achevé récemment la construction d'un "système d'obstacles" le long de la frontière. Mais il ne s'étend que sur la moitié environ des 500 km.
Ainsi, le 2 mars déjà, cinq "terroristes" venant de Libye ont été tués dans la région de Ben Gardane. Ces hommes, selon le Premier ministre Habib Essid, planifiaient des "opérations terroristes" en Tunisie. Une "arme de guerre", des ceintures explosives, une grande quantité de munitions et des "grenades artisanales" ont alors été saisies et le ministre a annoncé avoir été informé de la possible entrée ces "trois derniers jours" de "groupes terroristes" sur le sol tunisien.
Lundi dans la matinée, ce sont de véritables scènes de guerre qu'ont décrit les habitants. Selon les témoignages, quelque 50 à 60 combattants djihadistes ont pris le contrôle du centre-ville, infligeant grâce à l'effet de surprise de lourdes pertes au dispositif sécuritaire. Et si le contrôle de la ville a été repris en main, la menace plane encore et les opérations de ratissage de la région sont toujours en cours mardi en milieu de journée.
Déconfiture libyenne
Cette flambée de violence est en fait la conséquence directe des récents événements libyens. Depuis le raid américain du 19 février contre une base de l'EI près de la ville libyenne de Sabratha, à une centaine de kilomètres de la frontière tunisienne, la pression militaire sur Daech s'est très fortement accrue. Avec pour conséquence la dispersion des combattants et la tentative, pour eux, de peser sur le voisin du nord.
De nombreux Tunisiens figurent en effet parmi les troupes de l'EI de Sabratha car la plupart des jeunes Tunisiens qui partent rejoindre le djihad en Syrie - jeunes qui constituent l'un des premiers contingents de combattants étrangers - empruntent les routes libyennes et sont formés dans les bases libyennes de Daech. Selon le Pentagone, le raid du 19 février, qui a fait une cinquantaine de morts, a probablement évité un attentat en Tunisie. Aujourd'hui, c'est toute la zone frontalière qui est menacée.
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